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Archive for the ‘Lifestyle’ Category

Quand tu liras ces lignes, la barre du million de vues sera déjà derrière nous. Même si j’ai longtemps réfléchi à quoi écrire dans cette situation, tout est arrivé trop vite, et je suis pris au dépourvu tel une femme de ménage new yorkaise. Je voulais faire des montages vidéos ambitieux avec « A Milli » de Lil Wayne et le « Millionnaire » de Philippe Risoli, mais finalement je me suis abstenu comme aux cantonales. Je rêvais d’un discours façon TED dans lequel j’expliquais vouloir faire mon premier million avant mes 25 ans, mais comme les bonnes choses récompensent ceux qui savent attendre, j’ai décidé d’arriver quelques années en retard. Et je me retrouve planté là, avec l’impression que le micro est branché et que tout ce qui sort des enceintes, c’est le silence qui grésille. Alors tout ce que j’ai envie de faire, c’est te remercier. Toi, qui es là depuis le début. Toi, qui RT mes liens les plus nuls, qui likes mes posts sur Facebook, qui reprends mes blagues dans tes statuts. Toi, qui commentes sans rien attendre en retour et toi, qui lis sans jamais commenter. Toi, qui m’as donné envie d’écrire. Toi, qui m’envoies des textos pour avoir un debrief de chaque Edito. Toi, qui m’as ajouté dans tes favoris. Toi, qui réclames plus de fesses et moins de phrases. Toi, qui dois refaire l’interface de mon blog et qui ne réponds pas à mes messages. Toi, qui comprends et respectes ma démarche. Toi, qui as apprécié mon article au point de cliquer sur « J’aime ». Toi, qui ris, pleures et lèves les bras au ciel avec moi. Toi, qui sais faire la part des choses. Toi, qui m’as poussé à me lancer. Toi, que je n’aurais peut être jamais connu. Toi, qui me laisses respirer lorsque l’inspiration s’écroule comme Frazier face à Ali. Toi, qui m’as cité sur ton blog, m’a proposé d’y participer, m’as fait une place au milieu de ta blogroll. Toi, qui m’as ouvert l’esprit et fais découvrir de nouveaux horizons. Toi, qui as lu plus de 1400 posts en un seul weekend. Toi, qui m’as prouvé que tout était possible, qu’il suffisait parfois de vouloir et oser. Toi, qui m’a demandé où acheter des paires de Jordan. Toi, qui te perds entre les lignes. Toi, qui m’inspires sans même le savoir. Et toi, qui as pris le temps de lire ces quelques mots. Merci. Un million de fois.

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Tous les gens qui font de la course à pieds vous le diront: il arrive un moment, en général au bout de 20 minutes, où tes jambes se coupent, où le goût du sang envahit ta bouche, où tu t’étouffes plus que tu ne respires. Deux solutions s’offrent à toi: abandonner, arrêter de courir et essayer de reprendre une respiration normale, ou t’accrocher et continuer. C’est un peu pareil pour l’écriture. Stephen King conseille d’écrire tous les jours 2000 mots, quoi qu’il arrive, quelle que soit leur qualité. Même lorsque tu voudrais rester affalé sur le canapé, l’ordinateur à portée de main, la télé allumée et le BBM en surchauffe. Il n’y a pas de secret pour obtenir des résultats. Les victoires masquent les heures de sueur, mais ce n’est pas une raison pour penser qu’elles n’existent pas. N’oublie jamais la Règle des 10 000 heures. Remets toi en question, écoute tes lecteurs, sans pour autant chercher à leur fournir ce qu’ils attendent de toi. Tu ne sais jamais ce qu’il peut sortir et quel sera le résultat, un pavé maladroit ou un enchaînement fluide. Et c’est toute la magie de la chose. Regarde les phrases se former, bouscule les, observe les grandir et t’échapper. Ne laisse pas les défaites t’anéantir, et ne pense pas être invincible à la première victoire. Tue la monotonie à la moindre occasion. Enfonce tes doigts sur les touches comme si c’était ta propre gorge, vomis les mots jusqu’à épuisement. Relève les yeux, ne reste pas concentré sur tes traces présentes ou passées, seul compte le chemin qu’il reste à parcourir. Continue. La ligne d’arrivée est encore loin.

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Je n’ai jamais cru aux histoires de petite souris qui se glisse sous ton oreiller pour remplacer une dent de lait par une pièce de 10 francs. Premièrement parce que ma mère ne laisserait jamais une souris se balader librement dans sa maison, une bonne souris est une souris morte, de préférence les os brisés par un piège artisanal, poussant son dernier râle entourée de bouts de fromage écrasés. Et surtout, pour avoir contribué à creuser un peu plus le fameux trou avec des années de galère chez l’orthodontiste, je peux affirmer que ce n’est pas un rongeur malicieux qui se charge de te consoler avec une pièce, mais bien la CPAM de ton département. Je fais partie de ceux à qui on a greffé tous les appareils possibles et imaginables, et dont la calvaire a duré une éternité. Il faut dire qu’en revoyant des photos de ma dentition d’enfant, j’ai réalisé qu’elle était plus proche de celle d’un requin que de celle d’un humain. Deux rangées de dents, certaines poussant au milieu de la gencive, des canines aiguisées comme une lame pointues comme un couteau, et des incisives qu’on pourrait confondre sans problème avec des chewing gum Freedent.

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Il n’y a que deux choses certaines dans ce monde: la mort et les taxes. Et quand on reçoit sa déclaration d’impôts, il devient facile de penser que les deux sont intimement liées. Il paraît que la mort n’est qu’une étape mais qu’importe, tant que personne n’aura livetwitté ce qu’il se passe une fois que tu as rendu ton dernier souffle, le mystère restera entier. Et la peur aussi. J’ai toujours eu du mal avec la notion de mort, avec l’idée que tout s’arrête d’un coup pour toi alors que le monde poursuit sa rotation inexorable, le groupe avance sans attendre que tu aies fini de refaire ton lacet sur le côté de la route. C’est un peu comme une nuit éternelle passée en boule sous la couette parce que tu redoutes le noir, sans jamais pouvoir trouver la lumière, ni même en avoir conscience. En attendant, je ne trouve pas le sommeil, même si je sais que l’humanité compte plus de morts que de vivants et qu’il faut s’en accommoder.

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Le problème quand il commence à faire chaud, hormis le fait que tu sues comme Ellen parce que tu as pris une veste en pensant qu’il ne faisait pas si beau dehors, c’est que les gens se sentent obligés de faire prendre l’air à leurs pieds. Chaque année ça rate pas: au moindre rayon de soleil, les chaussures ouvertes et les strings pour orteils envahissent les rues et fissurent les rétines fragiles. Au risque de passer pour un fétichiste, j’avoue accorder une importance primordiale aux extrémités: mains, pieds (oreilles et seins aussi). Et même si on est loin d’être tous égaux en terme de forme, et je sais de quoi je parle vu que mes orteils s’apparentent à des Tamagotchis, l’hygiène reste à la portée de tous. Elle devrait même être obligatoire, avec une machine installée à côté de ta porte d’entrée, qui t’empêche de sortir si tu as des serres de condor sauvage au bout des jambes. Et qui inflige une peine de prison ferme à ceux qui ont tellement de champignons sous les ongles qu’on croirait la sacoche d’un dealer en free party. Alors si tu le fais pas pour toi, pense aux autres, à tous ces petits bébés nés pas loin de Fukushima qui rêveraient d’avoir le même nombre de pieds que toi, et d’en prendre soin régulièrement. Et n’oublie pas: changer le monde commence par se changer soi même. Et par se laver accessoirement.

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A chaque fois c’est la même conversation, les mêmes questions, les mêmes réponses. Le même dialogue de sourds. Du cousin de 11 ans à la tante de 55, impossible d’y échapper. Comment expliquer à des gens dont le cerveau a été lobotomisé par des reportages M6 qui promettent des millions de pétro-dollars à la moindre page web ou qui diabolisent Facebook, que ce n’est pas si simple? Synthétiser ses arguments pour les rendre compréhensibles, faire un cour magistral sur la création d’un site web (non, il n’y a pas de rapport avec une adresse mail), évoquer les possibilités de monétisation sans trop entrer dans les détails, expliquer le système de recommandation et l’avènement de l’ère Facebook après l’ère Google, en utilisant des exemples qui parlent à tous. Et tout en continuant de manger la cuisse de poulet qui refroidit dans l’assiette.

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Si la vie n’était qu’un film, les crédits de fin ne seraient pas aussi longs, et on attendrait tous de voir s’il y a vraiment une séquence cachée avant que le rideau ne se ferme définitivement. On apprendrait à se relever après chaque bide commercial, on ferait moins confiance aux bandes annonces parce qu’un trailer est toujours plus efficace qu’un long métrage, et la franchise serait un éternel problème. Si la vie n’était qu’un film, les images en HD seraient aussi rares qu’une bonne performance de Frédéric Diefenthal, et les objectifs se noieraient dans le flou au moment de faire le point. Elle ressemblerait à une vidéo qui pixelise sur un ordinateur en plein écran, entre un pop up porno et un bouton « Partager avec mes amis », au rythme des coupures à répétition dues au débit insuffisant. Si la vie n’était qu’un film, on crierait à l’exagération des scénaristes, on rêverait d’une existence imaginée par Lucas ou Sorkin, coincés entre un dialogue d’Apatow et Smith, les yeux rivés sur le prochain blockbuster Mavel. Les gentils gagneraient toujours à la fin, traversant les flashbacks sans encombre, trouvant un souffle nouveau à chaque rebondissement destructeur. On passerait de casting en casting, sans maquillage ni effets spéciaux, prêt à tout pour avoir le droit d’approcher l’actrice principale, surtout à coucher avec la plupart des pseudo assistantes présentes sur le chemin. On accumulerait les spin off en quête d’éternité, tentant vainement d’éviter que les personnages familiers disparaissent, un oeil sur les rush et l’autre sur le compteur qui défile inlassablement. Si la vie n’était qu’un film, personne ne saurait vraiment qui le réalise, trop occupés à tenter de deviner qui joue notre rôle.

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Les jeans Homecore qui se resserraient avec des élastiques. Les sûrvets brillants rouges. Les polaires Hilfiger jaunes. Les sweats Bullrot avec le logo imprimé, même pas brodé. Les tresses d’O-Dog. Les tresses d’Iverson. Les tresses de Coolio. Les Dada Supreme imitation Nike Shox. Les ensembles en jeans brut RocaWear, taille XXL. Les sacoches Longchamp devant, les sacs à dos Jansport derrière. Les tétines en plastique accrochées à une chaîne. Les traits dans les cheveux. LC Waikiki. Les montres avec fonction calculatrice ou télécommande universelle. Les caches chromés sur les Boosters. Le Tang et les Bamboula. Les cyclistes fluo sous les shorts en coton. Les casquettes Triiad. Les hoodies Wu Tang. Les paires de baskets And1. La couronne de barbe taillée finement. Les bonnets en laine troués comme Usher. Les poignets en éponge assortis à la visière. Les bagues avec une feuille de ganja. Les polos Eden Park. Les peace & love accrochés à une corde maigre en cuir. Les Tam Tam et les Tatoos. Le menu Best Of de McDo avec une VHS de Last Action Hero offerte. Les ensembles Girbaud. Les chemises de baseball. Les mains collantes. Le mulet avec une mèche blonde. Les stickers « 106 Touch ». Les pins parlants, les cartes téléphoniques, les magnets en forme de départements. Les doudounes Nautica. Les T-Shirts courts et larges, assortis au pantalon bouffant recouvert de motifs multicolores. Les pull péruviens. Les petites lunettes de soleil rondes. Les vestes de costumes avec des épaulettes. La mèche en l’air qui tenait avec une tonne de gel. Les doo-rags, bicolores pour les plus inconscients. Les salopettes en jeans. Et surtout, le sentiment grisant d’être intouchable et la conviction profonde de ne jamais avoir honte en vieillissant.

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J’ai téléchargé un test de QI il y a deux semaines. J’ai toujours pas osé le faire. Ce n’est pas tant la peur du résultat en lui même qui me freine, mais plus ce qu’il risque d’impliquer. Tant que je ne sais pas, je n’y pense pas, je ne m’identifie ni à Minus ni à Cortex. Imaginons que j’ai un QI faisant de moi un génie: je vais devenir détestable, exécrable, imbu de ma personne, avant de me taper la tête contre les murs en me disant que je végète alors que je pourrais diriger l’univers, au moins. Idem si je découvre officiellement que je suis un débile profond: humeur impossible, crise de confiance, tête tapée contre un mur parce que je végète alors que je pourrais entraîner mon cerveau avec le Docteur Kawashima. Dans les deux cas, je suis fait comme Clochette (jeu de mot qui laisse penser que l’éventualité du QI proche de 12 est la plus probable). Et puis c’est bien de ne pas savoir, c’est Mario Winans qui l’a dit. La vérité fera de vous des hommes libres, mais aussi des hommes tristes. Je préfère imaginer, douter, deviner la mer dans la goutte d’eau. La théorie est toujours magique, la pratique souvent sale. Alors oui, le risque est de ne vivre qu’à moitié, éternellement coincé en terre du milieu sous l’oeil de Sauron, naviguant entre lâcheté et besoin de se préserver. Mais je fais partie de ceux qui se satisfont de voir la porte dans un coin de cette vaste pièce, si proche qu’on peut l’effleurer, sans pour autant décider de la franchir un jour. Comme un animal en cage qui sait qu’il peut s’évader à n’importe quel moment, mais que le monde derrière ces grillages n’est pas forcément plus intéressant. Continuer d’avoir un endroit auquel rêver parce que dans le fond, le voyage est parfois plus important que la destination.

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Il n’aura pas fallu attendre 2012 pour que mon monde touche à sa fin. La lumière jaune disparait lentement, et je profite de chaque instant. Ma courte vie s’agite devant mes yeux sans lunettes 3D, et mon esprit vagabonde d’un moment à un autre. Cette phase de Mobb Deep résonne dans ma tête, « I’m only 19 but my mind is older », et je souris. J’ai combattu des militaires américains, livré des batailles sans fin contre des chevaliers en armure d’or, terrassé des ninjas au corps élastique, piloté des motos-hélicoptères et pris d’assaut des vaisseaux extraterrestres. Fut un temps où je franchissais des kilomètres d’un seul bond, où ma voiture roulait sur les murs, où je pouvais rester immobile sous l’eau pendant des heures, où chacun de mes tirs était fatal. Je me suis roulé dans la poussière, caché sous des brindilles d’herbe, protégé derrière une boîte à chaussure. J’ai voyagé aux quatre coins du globe dans ce sac à dos usé, confortablement installé toujours à la même place, devinant les paysages à travers la fermeture éclair entrouverte. J’ai survécu à une amputation de la jambe et aux vis dans le genou, à l’arrivée d’ennemis électroniques, j’ai enterré de mes mains mes frères dans un cimetière de cartons humides. Les dernières années de ma vie ont été plus paisibles, le repos du guerrier, trônant fièrement sur un vieil écran cathodique, engagé dans une ultime bataille contre la poussière. C’est toujours difficile de déterminer quand il est temps de fermer un tiroir, mais je crois que le moment venu, on le sent au fond de ses tripes. La lassitude a eu raison de moi, et l’envie de rejoindre les miens a remplacé la fierté qui permet au dernier survivant de rester debout. J’ai compris qu’à l’intérieur de ce tiroir refermé, ce n’était pas l’oubli qui m’attendait, mais l’immortalité. Parce qu’après tout, les choses n’ont que l’importance qu’on leur accorde.

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