J’ai téléchargé un test de QI il y a deux semaines. J’ai toujours pas osé le faire. Ce n’est pas tant la peur du résultat en lui même qui me freine, mais plus ce qu’il risque d’impliquer. Tant que je ne sais pas, je n’y pense pas, je ne m’identifie ni à Minus ni à Cortex. Imaginons que j’ai un QI faisant de moi un génie: je vais devenir détestable, exécrable, imbu de ma personne, avant de me taper la tête contre les murs en me disant que je végète alors que je pourrais diriger l’univers, au moins. Idem si je découvre officiellement que je suis un débile profond: humeur impossible, crise de confiance, tête tapée contre un mur parce que je végète alors que je pourrais entraîner mon cerveau avec le Docteur Kawashima. Dans les deux cas, je suis fait comme Clochette (jeu de mot qui laisse penser que l’éventualité du QI proche de 12 est la plus probable). Et puis c’est bien de ne pas savoir, c’est Mario Winans qui l’a dit. La vérité fera de vous des hommes libres, mais aussi des hommes tristes. Je préfère imaginer, douter, deviner la mer dans la goutte d’eau. La théorie est toujours magique, la pratique souvent sale. Alors oui, le risque est de ne vivre qu’à moitié, éternellement coincé en terre du milieu sous l’oeil de Sauron, naviguant entre lâcheté et besoin de se préserver. Mais je fais partie de ceux qui se satisfont de voir la porte dans un coin de cette vaste pièce, si proche qu’on peut l’effleurer, sans pour autant décider de la franchir un jour. Comme un animal en cage qui sait qu’il peut s’évader à n’importe quel moment, mais que le monde derrière ces grillages n’est pas forcément plus intéressant. Continuer d’avoir un endroit auquel rêver parce que dans le fond, le voyage est parfois plus important que la destination.
Bel édito as usual…
En ce qui concerne le test de QI, seul ceux fais par un psy sont fiables, les autres sont là à titre indicatif et ne reflète pas la valeur réelle, plusieurs test différents donneront autant de résultats sans pour autant que l’un soit un tant soit peu correct.