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Posts Tagged ‘vie’

Si la vie n’était qu’un film, les crédits de fin ne seraient pas aussi longs, et on attendrait tous de voir s’il y a vraiment une séquence cachée avant que le rideau ne se ferme définitivement. On apprendrait à se relever après chaque bide commercial, on ferait moins confiance aux bandes annonces parce qu’un trailer est toujours plus efficace qu’un long métrage, et la franchise serait un éternel problème. Si la vie n’était qu’un film, les images en HD seraient aussi rares qu’une bonne performance de Frédéric Diefenthal, et les objectifs se noieraient dans le flou au moment de faire le point. Elle ressemblerait à une vidéo qui pixelise sur un ordinateur en plein écran, entre un pop up porno et un bouton « Partager avec mes amis », au rythme des coupures à répétition dues au débit insuffisant. Si la vie n’était qu’un film, on crierait à l’exagération des scénaristes, on rêverait d’une existence imaginée par Lucas ou Sorkin, coincés entre un dialogue d’Apatow et Smith, les yeux rivés sur le prochain blockbuster Mavel. Les gentils gagneraient toujours à la fin, traversant les flashbacks sans encombre, trouvant un souffle nouveau à chaque rebondissement destructeur. On passerait de casting en casting, sans maquillage ni effets spéciaux, prêt à tout pour avoir le droit d’approcher l’actrice principale, surtout à coucher avec la plupart des pseudo assistantes présentes sur le chemin. On accumulerait les spin off en quête d’éternité, tentant vainement d’éviter que les personnages familiers disparaissent, un oeil sur les rush et l’autre sur le compteur qui défile inlassablement. Si la vie n’était qu’un film, personne ne saurait vraiment qui le réalise, trop occupés à tenter de deviner qui joue notre rôle.

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Cette semaine, j’ai regardé « Funny People », « Fantastic Mister Fox », « Terminator 2 (Director’s Cut) » et « 500 Jours Ensemble » en Blu-Ray. Résultat: je sais pas si je veux des potes, une meuf ou un robot. Cette semaine j’ai repris le sport, puis j’ai arrêté une nouvelle fois le lendemain. J’ai vu des gens franchir des caps, et d’autres tourner des pages. J’ai regardé un bout du match contre le Brésil, mais pas plus de 15 minutes parce que je devais finir Kane & Lynch 2. D’ailleurs ya eu un bug pendant le générique de fin et je n’ai pas eu le dernier succès, la loose absolue. Cette semaine je me suis rendu compte que j’avais la chance de côtoyer des gens réellement brillants, mais que j’étais souvent en décalage total avec le reste du monde. Et que je ne faisais rien pour y remédier. Cette semaine, j’ai fait un back up de mon téléphone, le truc le plus long du monde, encore plus long qu’épeler entièrement un nom de famille malgache, c’est dire. Cette semaine j’ai acheté un T-Shirt Otaku x Katsuni, reste à savoir si j’assumerai de le porter dans la rue maintenant. J’ai récupéré un nouveau réveil mais je n’arrive toujours pas à me lever. J’ai eu une idée géniale mais je l’ai déjà oubliée. Cette semaine j’ai regardé deux épisodes d’affilée de « Keeping Up With The Kardashian », simplement parce que j’étais hypnotisé par leurs cheveux. Cette semaine, il y a eu un avant, et un après. J’ai vu la détresse et la dignité dans les yeux d’un gars rattrapé par la vie, la peur de ne pas être à la hauteur. Et je m’en suis voulu de ne pas trouver les mots justes. Foutu décalage. Cette semaine j’ai vu Sarah Colette avec des Jordan VI low. Les blanches et bleues. Cette semaine, je n’ai pas pris le temps d’aller voir cette amie seule et enceinte, mais j’ai pris le temps de trier des photos pour un Yellow Carpet. Je devais avoir une bonne excuse j’imagine. Cette semaine, j’ai mangé un bol de céréales au petit déjeuner. J’avais pas fait ça depuis au moins 15 ans, ça m’a rappelé le jour où j’ai découvert les Miel Pops. Cette semaine j’ai eu envie de me lever et de partir sans un mot. Je me suis forcé à lire « Decoded » de Jay-Z mais j’ai encore décroché au milieu d’un chapitre. Je me suis fait draguer comme si on était de retour au collège. J’ai souri à un bébé dans le métro, et sa mère m’a regardé comme si j’étais le fils de Michael Jackson et Véronique Courjault. Cette semaine, j’ai envié ceux qui ne réfléchissent jamais, qui ne se posent pas trop de questions, ceux qui parviennent à se libérer et vivre l’instant présent. Cette semaine, au final, n’était pas vraiment différente des autres je crois.

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Mordre son pied. Sourire aux inconnus, pleurer avec ses proches. Vomir tout ce qui est avalé, qu’importe l’heure du jour ou de la nuit. Grandir. Se traîner sur la moquette en grenouillère. Regarder ailleurs quand on te parle. Etre fasciné par tout ce qui roule ou fait du bruit. Baver. Grandir. Courir dans tous les sens, tomber, se relever, et continuer de courir dans tous les sens. Glisser sa dent sous l’oreiller. Regarder les fourmis, arracher une antenne pour voir si elles deviennent agressives. Laisser une coccinelle courir sur son doigt pendant qu’on compte les points. Faire semblant de dormir pour que ta mère te porte entre la voiture et le lit. Grandir. Poser des questions bêtes qui embarrassent. Se cacher des heures sous le bureau, sans raison. Construire une cabane avec une couverture. Tenter des cascades mortelles avec des chutes de près de 30cm de haut. Les réussir. Grandir. Courir dans tous les sens, tomber, feinter l’entorse pour essayer de tempérer la honte. S’asseoir au fond, tousser parce qu’on veut faire comme les grands même si c’est vraiment dégueulasse. Comprendre la différence entre les marques et les imitations, vouloir les marques. Faire une fausse signature, se faire attraper par le prof, mettre du blanc et faire signer le tout à sa grand mère entre deux bisous. Grandir. Sortir. Boire. Une fois, c’est suffisant, plus jamais ça. Répondre, se prendre des claques, penser que le monde entier s’est ligué contre soi. Essayer de faire des roues arrière en scooter, squatter chez cette fille qui a un grand jardin et une piscine, maudire ce putain de bouton sur le nez. Grandir. Etre livré à soi même. Faire des nuits blanches, pas toujours chez soi. Essayer de deviner lesquels s’en sortiront. Ne pas trouver de réponse. Ne pas aller en TD, réussir ses examens de justesse, ne pas en tirer de leçon. Vivre en ayant l’impression de profiter de chaque instant. Se tromper. Grandir. Voir les autres se marier, se quitter, faire des enfants, s’éloigner. Passer plus de temps avec ses collègues d’open space qu’avec sa copine ou ses parents. Prendre des kilos impossibles à perdre. Constater qu’il y a plus de doigts que d’amis proches. Regarder le temps passer tellement vite, un jour compte triple. Vouloir enfin parler de soi. Eteindre son ordinateur. Vieillir.

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J’ai toujours aimé m’asseoir et regarder les gens passer. Un spectacle perpétuel où des centaines d’existences se croisent sans se rencontrer, une somme de destins et d’histoires qui se côtoient, chacun dans son périmètre vital de sécurité. Certains se reverront peut être sans savoir qu’ils se sont frôlés des dizaines de fois, des inconnus se souriront à force de se retrouver collés l’un à l’autre chaque matin dans la même rame, d’autres se rateront pour toujours. Je me demande toujours quelle est la vérité derrière les apparences, qu’est ce qui se cache au fond, dans les recoins les plus secrets de chacun. Dexter appelle ça le dark passenger, d’autres appellent ça le jardin secret ou encore la boîte. Car tu ne sais jamais à qui tu parles au final, quelles sont ses pensées profondes et quelle incidence aura la moindre interaction.

Il y a ce couple qui semble heureux, elle lui tient le bras et cale ses pas sur les siens, mais peut être qu’il l’a frappée la semaine dernière et qu’il la trompera demain, comme ces 6 derniers mois, et elle restera parce qu’elle pense encore qu’il peut changer. Il y a cette fille qui marche et sourit en tapant un message sur son Blackberry. J’imagine à qui elle écrit, si c’est son petit ami, son ex ou son prochain, si elle lui dit qu’elle l’aime ou qu’elle a juste envie de lui tout de suite, ou si c’est une copine à qui elle raconte qu’il lui a envoyé un message hier soir, d’après toi ça veut dire quoi? Elle répond peut être à un BBM de sa mère pour lui dire qu’elle rentrera tard, ou qu’elle a enfin eu son augmentation. Et cette équipe de gars qui descend d’un gros bolide au loin, pour certains ils sont de potentiels agresseurs, pour d’autres ils sont des frères ou des pères. Sous les capuches se cachent parfois des chefs d’entreprise, des professeurs, des braqueurs, des artistes ou des employés modèles. Comment le deviner? J’aimerais être comme Bruce Willis dans « Incassable », connaître l’histoire d’une personne en la touchant, savoir ce qui la fait pleurer le soir, ce qui lui donne envie de se lever le matin, ce qui se dissimule derrière ses silences et quels sont les moments qui ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui.

Dans ce bloc compact, il y en a qui vont mourir dans les prochains jours, d’autres qui vont sauver des vies, il y en a même qui auront probablement une incidence indirecte sur ma vie à un moment ou à un autre, le fameux effet papillon. Mais pour l’heure, ils ne sont que des figurants qui traversent mon théâtre, une toile de fond à laquelle on ne s’intéresse que lorsqu’elle se déchire et entraîne la collision. Et si chacun n’est qu’un figurant pour l’autre, il n’en reste pas moins que nous sommes tous le premier rôle de quelqu’un. Pour une seconde, un an, une vie, parfois sans le savoir, sans le vouloir ou l’espérer. Et immobile au milieu de ce mouvement ininterrompu, il y a ce gars, seul, assis en face de moi, qui observe les gens et me dévisage du coin de l’oeil. J’imagine que lui aussi réfléchit, et se demande ce qui se cache derrière mon écharpe.

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En tout cas, c’est ce que veut la chanteuse, qui essaie de produire un biopic sur sa vie depuis plusieurs années déjà et qui n’arrive toujours pas à convaincre Halle Berry de l’interpréter à l’écran. En même temps, Halle a déjà gagné un oscar, donc prendre 75kg pour jouer un rôle qui ne lui apportera que la reconnaissance hypothétique du public, je peux comprendre qu’elle réfléchisse un peu avant d’accepter. D’autant plus que la ressemblance entre les deux n’est franchement pas évidente (regardez la suite si vous n’êtes pas convaincus) et qu’avec tout le R.E.S.P.E.C.T que j’ai pour Aretha, je trouve son caprice un peu abusé quand même. C’est un peu comme si Tom Jones demandait à Brad Pitt d’être le héros d’un film sur sa vie, faut rester lucide les gars.

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Je sais qu’à force je devrais avoir l’habitude et que je ne devrais m’en prendre qu’à moi-même, mais je n’y arrive pas. Encore une fois, j’ai été celui qui lance des vannes et reste en retrait, celui qui répond de manière gênée et évasive, ni oui ni non, bien au contraire. Va savoir pourquoi, je fais partie de ces gens qui n’arrivent pas à dire clairement ce qu’ils pensent, au moment précis où il faudrait le dire. Un peu comme tout le monde en fait, je crois. Je ne t’ai pas vu depuis des années, et tout ce que je trouve à te dire c’est qu’ils ont mal joué ce weekend et que le championnat va être serré cette saison. Super. Ne le prends pas pour toi surtout, j’ai la qualité d’être constant dans mes défauts et de traiter tout le monde de la même manière, de chuchoter à mes proches que je les aime seulement dans le noir à l’abri sous ma couverture, de ne trouver l’inspiration et le courage que lorsque je suis seul, de ne m’ouvrir qu’une fois la porte fermée.

Dans le meilleur des cas, au bout d’une heure on se rappellera des bouteilles de bière qu’on empilait en soirée en croyant que ça faisait de nous des hommes, de la petite voisine timide que j’avouerai avoir embrassée un soir d’été, des journées à tuer des canards électroniques avec un pistolet orange, enfin, plutôt des 2 heures qu’on nous accordait le mercredi après midi. On se souviendra de ces histoires qui nous faisaient honte mais qu’on raconte fièrement aujourd’hui, du temps où 5 francs faisaient de nous les princes de la ville, de notre record du monde de saut en VTT, 2m10, établi sur le terrain vague d’à côté. Et j’aurai beau te féliciter pour le ventre arrondi de ta femme, avoir un pincement au cœur en chatouillant son grand frère qui est une véritable version miniature de toi, j’aurai beau te considérer comme un cousin, comme un frère, nous serons quand même des étrangers.

Nous enchaînerons les banalités, je ferai semblant de comprendre pourquoi tu préfères gâcher ton talent et te briser le dos pour une centaine d’euros supplémentaires censés nourrir ta famille mais dans le fond, je me dirai qu’il ne nourrissent que ta peur de réussir. Je ne saurai pas ce que tu penses vraiment de moi, tout comme tu ne sauras pas ce que je cache au fond de mon esprit. On n’essaiera pas de rattraper le temps perdu en se racontant les années passées entre deux tapes sur l’épaule, parce qu’il y a trop à dire. On continuera nos vies, on se reverra au prochain anniversaire marquant, on trouvera encore qu’on a pas changé même si le temps passe trop vite, et je deviendrai celui qu’on détestait, celui qui rabâche sans cesse à ton fils qu’il l’a vu naître, qu’il est désormais un grand garçon et qu’il faut bien travailler à l’école, avec un air triste dans les yeux. Ca doit être ça, vieillir.

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Dès qu’un artiste tombe et rentre en prison, les rumeurs et fantasmes les plus fous hantent nos esprits: est ce que Booba se prenait vraiment des claques et se faisait appeler JukeBox? Est ce que T.I a balancé tout le monde pour sortir pus tôt? Est ce que Joey Starr s’est fait embrouiller tous les jours? Est ce que les détenus se souvenaient réellement de qui était Da Brat? En tout cas, dans une lettre adressée à ses fans, Lil Wayne lève enfin une partie du mystère qui entoure son quotidien derrière les barreaux.

Les journées de Weezy se suivent et se ressemblent, et son emploi du temps se répète inlassablement jusqu’à sa sortie prévue pour novembre: il se lève vers 11h du mat’, boit un café puis appelle ses enfants et sa mère. Ensuite il va à la douche (pas plus de détails sur ce passage, étrange), lit des lettres de fans, mange, et repasse quelques coups de fil. Ensuite, soit il lit un livre, soit il écrit un peu (en fonction de l’inspiration), jusqu’au diner. Encore un peu au téléphone (je croyais que c’était interdit, non?), quelques pompes pour perpétuer l’image de taulard, puis il écoute ESPN pour pouvoir mettre à jour son blog, il lit la Bible et il s’endort.

En fait pour simplifier, remballez vos mensonges style « Un Prophète » et autre « Dog Pound », la vie en prison quand on s’appelle Lil Wayne, ça ressemble juste à une vie d’étudiant ou de chômeur banal au final.

Pour lire l’intégralité de la 4ème lettre de Lil Wayne adressée à ses fans, cliquez pour (suite…)

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C’est encore au stade de la rumeur, mais il y a de fortes chances pour que Terrence Howard joue le rôle de Marvin Gaye dans le biopic consacré au chanteur, produit par Berry Gordy Jr. et réalisé par Cameron Crowe (à qui l’on doit « Jerry Maguire » et « Vanilla Sky »). En tout cas on a échappé au pire, étant donné que Will Smith a refusé le rôle et que le nom de Jamie Foxx n’est pas retenu et c’est tant mieux, yen a marre de toujours appeler l’un ou l’autre dès qu’il faut jouer le rôle d’un noir célèbre.

Et comme Terrence Howard sait un peu chanter et qu’il a grave la pression (« Si je me rate sur ce coup, tout le monde va vouloir me tuer », je cite), on devrait avoir un résultat pas trop catastrophique même si le fait qu’il joue aussi Nelson Mandela dans un autre biopic avec Jennifer Hudson, c’est un peu naze. Mais bon, pas de quoi effacer l’immense déception de ne pas l’avoir vu en War Machine dans « Iron Man 2 ». Terrence, pourquoi t’as refusé de reprendre le rôle de Rhodey putain? On s’en fout de l’argent quand il s’agit de mettre une armure de super héros, merde à la fin.

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Lundi. Levé à 7h, bol de céréales sous la lumière jaune de la cuisine, pieds qui trainent et cognent Mickey, pas envie de sortir de chez moi. Après une bonne marche dans le froid les mains dans les poches et le bonnet jusqu’aux yeux, assis sur une chaise, toujours vers le fond, ou sur le côté, enfin, jamais avec le groupe. D’ailleurs ma mère s’inquiète parce qu’on lui a dit que j’avais l’air triste toute la journée, que je parlais pas, et que je souriais seulement au moment de rentrer chez moi. Elle a aussi dit d’autres trucs mais je me souviens plus. En tout cas, ça devait être important parce qu’au lieu de rester avec les autres le lundi après midi, je suis passé directement au mardi matin.

Mardi. Levé 7h30, une demie heure de mieux c’est toujours ça de pris tu me diras. Bol de céréales, vitamine C à croquer, encore les pieds qui traînent et cognent MASK. Le mardi, pour beaucoup c’est peut être le meilleur jour de la semaine. Parce que t’as le droit de courir partout, de déchirer tes habits, de perdre ce que tu as de plus cher (au moins 25 francs), de te balader avec une dent en moins sans passer pour un junkie, de frapper les filles, de mentir et de tout effacer avec un rire un peu bruyant. Parce que le mardi, c’est permis.

Mercredi. Levé entre 7h et 8h, ça dépend, et puis surtout ça fait chier les horaires fixes. Tout me fait chier en fait, le lait qui est pas froid et qui fait pas croustiller les céréales, la console que je n’ai pas, le survêtement soi-disant trop cher mais pas assez pour mon voisin faut croire. Encore assis au fond, mais cette fois avec le groupe, et pas forcément le meilleur. Des plateaux qui volent pendant le repas de midi pour rigoler, et des claques qui volent aussi parce que j’ai rigolé, mais pas au bon moment. Entre le matin et le soir, l’impression qu’une vie s’est écoulée, et que tout le travail du mardi s’est effondré: courir partout c’est pour les débiles, un habit déchiré et c’est la honte, un franc c’est un franc gratté durement, un bouton sur le nez et c’est la fin du monde alors imagine une dent en moins. Frapper les filles de temps en temps, ça marche encore, parce qu’on fait comment sinon pour communiquer? Tu restes dans ton coin et moi aussi. Et quand je ne te frappe plus et que je te regarde dans les yeux, je mens et je rigole bêtement. Mais pas pour les mêmes raisons qu’hier.

Jeudi. Enfin. Levé à 9h la plupart du temps, café pour faire style mais en fait toujours un bol de céréales. D’ailleurs faudra que j’arrête, parait que c’est cancérigène ces conneries. Les pieds trainent moins mais cognent toujours contre ces merdes en plastique là, pourquoi c’est pas rangé bordel, j’ai plus de place pour mettre ma veste neuve, celle pour laquelle j’ai pleuré toute la nuit de mercredi. Le jeudi, c’est la liberté, l’impression d’être invincible, d’avoir le monde à ses pieds, même si tu n’en vois pas le bout. De tes pieds. C’est vrai que je ressemble à un L de profil, merde. Foutu corps déformé. En fait, j’étouffe avec ce trop plein d’air, c’est plus une semi-liberté qu’autre chose, un taureau qui galope dans un enclos fermé. Je crois que demain n’a jamais paru aussi loin.

Vendredi. Levé 12h. Plat de pâtes tout de suite, pieds qui trainent tellement que j’ai l’impression de faire un moonwalk. En même temps, c’est bientôt le weekend. Et puis même si je vais sûrement être occupé les deux prochains jours, le sentiment du vendredi est unique. Ya des gens qui y sont tellement accrocs qu’ils restent jusqu’au bout, et qui transforment parfois le samedi et le dimanche en vendredi. Parce que le vendredi, c’est le jour des soirées, de l’insouciance, de l’impulsivité improbable pour te prouver qu’on peut partir n’importe où là comme ça, dormir par terre, danser dans une gare et manger un kebab sur le canapé de quelqu’un qu’on connaît même pas. C’est la journée dont tu te souviens toujours, celle qui passe trop vite, qui devrait se répéter comme une boucle fermée. Parce qu’il n’y a pas de peur du lendemain, mais si on sait tous que si tu bois trop le vendredi, ton samedi va être pourri. Sacrée gueule de bois en perspective.

Samedi. Levé à 8h, merde, ça faisait longtemps, c’est dur là. Pourquoi mes yeux collent? Verre de jus d’orange, pas le temps pour le bol de céréales, je suis déjà à la bourre là. J’ai l’impression que mes pieds ont traîné toute la semaine, sauf que cette fois-ci ils cognent pas contre des jouets, parce que les jouets sont exposés sur des étagères. Les mêmes que ceux que je détestais jeudi et adorais mercredi. La veste est neuve aussi mais j’ai pas pleuré pour l’avoir, je me suis fait plaisir moi même. Enfin si, j’ai pleuré quand je l’ai eue parce que j’avais pas vu le prix avant. J’ai aussi pleuré quand j’ai payé mon loyer, mes impôts, ma nourriture, mon cinéma, mon resto, tout. L’argent, c’est à sens unique le samedi. Parce que t’as été frustré toute la semaine. Alors le jour où tu peux craquer, tu exploses littéralement en plein vol. Boum. Tu exploses aussi parce que tous les jours réunis, c’est rien comparé à la pression du samedi. Ils ont essayé de me prévenir les jours précédents pourtant, mais ça rentre par une oreille ça sort par l’autre, vas y c’est bon jmen fous. Résultat: je suis pas préparé. Et pourtant, samedi midi, je me suis assis une seconde, et j’ai compris une chose: je crois que j’ai attendu ça toute ma vie.

Dimanche. Le dimanche? Jour du seigneur il paraît. Alors je me reposerai, sereinement, en me disant que j’ai eu une semaine chargée. La plus belle des semaines.

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Plusieurs raisons de rigoler de cette autobiographie en cours d’écriture avec David Ritz, et prévue pour 2011. La première, c’est que R.Kelly lui même avoue être un analphabète et avoir des difficultés concrètes lorsqu’il lit un livre. La deuxième, c’est qu’il va y évoquer sa vie, son oeuvre, mais aussi sa traversée du désert, son procès, et ses amours de jeunesse (ahah). La troisième, c’est qu’aucun titre n’a encore été donné à ce livre, ce qui laisse la porte ouverte à tout un tas de vannes marrantes. La quatrième, c’est que Kellz a 42 ans mine de rien (aucun rapport avec le livre, mais je tenais à le rappeler, juste comme ça). Et la dernière, c’est qu’il y a de fortes chances pour qu’il réalise un clip de 27 minutes en 9 parties pour accompagner la sortie de son bouquin, où il revêtrait à nouveau son fameux masque de Zorro. En tout cas, je lui souhaite le même succès que La Mauvaise Vie, un autre best seller un peu semblable.

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