Si la vie n’était qu’un film, les crédits de fin ne seraient pas aussi longs, et on attendrait tous de voir s’il y a vraiment une séquence cachée avant que le rideau ne se ferme définitivement. On apprendrait à se relever après chaque bide commercial, on ferait moins confiance aux bandes annonces parce qu’un trailer est toujours plus efficace qu’un long métrage, et la franchise serait un éternel problème. Si la vie n’était qu’un film, les images en HD seraient aussi rares qu’une bonne performance de Frédéric Diefenthal, et les objectifs se noieraient dans le flou au moment de faire le point. Elle ressemblerait à une vidéo qui pixelise sur un ordinateur en plein écran, entre un pop up porno et un bouton « Partager avec mes amis », au rythme des coupures à répétition dues au débit insuffisant. Si la vie n’était qu’un film, on crierait à l’exagération des scénaristes, on rêverait d’une existence imaginée par Lucas ou Sorkin, coincés entre un dialogue d’Apatow et Smith, les yeux rivés sur le prochain blockbuster Mavel. Les gentils gagneraient toujours à la fin, traversant les flashbacks sans encombre, trouvant un souffle nouveau à chaque rebondissement destructeur. On passerait de casting en casting, sans maquillage ni effets spéciaux, prêt à tout pour avoir le droit d’approcher l’actrice principale, surtout à coucher avec la plupart des pseudo assistantes présentes sur le chemin. On accumulerait les spin off en quête d’éternité, tentant vainement d’éviter que les personnages familiers disparaissent, un oeil sur les rush et l’autre sur le compteur qui défile inlassablement. Si la vie n’était qu’un film, personne ne saurait vraiment qui le réalise, trop occupés à tenter de deviner qui joue notre rôle.
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L’édito de la fin de la semaine
Posted in Lifestyle, tagged acteur, écran, Cinema, existence, film, image, l edito de la fin de la semaine, long metrage, métaphore, sens, vie, yellow kid on 22/04/2011| Leave a Comment »
L’édito de la fin de la semaine
Posted in Lifestyle, tagged écriture, comparaison, concept, exercice, idée, image, inspiration, l edito de la fin de la semaine, métaphore, post, thème, yellow kid on 28/01/2011| 2 Comments »
Je la vois, dans son coin, rongée par les contradictions. Essayer de ne pas attirer l’attention et en même temps, hurler en silence pour capter mon regard. Elle ne comprend pas pourquoi le défilé continue sans qu’elle parvienne à y trouver sa place, elle a l’impression d’avoir tout ce qu’il faut pourtant. Elle ne sait pas que je pense souvent à elle, souvent sans m’en rendre compte, attendant que son image soit tellement intense qu’elle brûle mes neurones. Elle m’accompagne avant de dormir, lorsque je mange, lorsque je prends ma douche, lorsque je parcours mon téléphone. Je la vois maudire ses rivales, rongée par la jalousie mais l’estomac noué par la crainte que ce soit finalement son tour, et qu’elle ne soit pas à la hauteur. Elle s’invente des excuses, se trouve inintéressante, déjà vue, trop commune, pas assez grandiose. Elle regarde ce manège incessant de loin, se compare, pleure, se moque, ne comprend pas pourquoi je perds mon temps avec la dépressive du vendredi ou avec celle qui ne m’offre que des moments de solitude. Puis elle craint de devenir l’un de ces regrets qu’on traîne jusqu’à l’oubli, ce goût d’inachevé qui disparait sans qu’on s’en rende vraiment compte. Elle aimerait avoir le courage de bousculer les autres, se frayer un chemin parmi la masse. Ne faire qu’une avec moi, se dessiner sous mes doigts une fois la nuit tombée. Sortir de ma tête, s’allonger sur du papier numérique et vivre sa vie. Rejoindre les rangs de celles qui portent mon nom pour l’éternité. Enfin, ne plus être une simple idée notée pour plus tard.
Enregistrer brouillon
Posted in Lifestyle, Photo, tagged angoisse, écriture, brouillon, clochard, fou, idée, la vie, métaphore, métro, mendiant, message, pensée, rituel, sdf, style libre, thème, toc, yellow kid on 27/01/2011| 6 Comments »
Mon Blackberry a une fâcheuse tendance à effacer mes brouillons et mes notes. Lorsque j’ai une idée, je la répète en boucle dans ma tête jusqu’à ce que je puisse la noter sur mon téléphone, parce que je sais que je l’aurai oubliée d’ici 10 minutes. Parce que ce n’est pas facile de capturer un papillon avec un filet, surtout lorsqu’il est troué. Mes boîtes mail et SMS sont donc remplies de messages inachevés et confus, qui disparaissent lorsqu’on les met de côté trop longtemps. Jolie métaphore de la vie je trouve.
L’édito de la fin de la semaine
Posted in Lifestyle, tagged actif, célibataire, chercher un emploi, chomage, conseil, crise, cv, démarcher, draguer, embauche, entreprise, entretien, expérience, facebook, job, l edito de la fin de la semaine, lettre de motivation, marche, métaphore, recruter, relation, rencontre, séduire, société, travail, yellow kid on 10/12/2010| 4 Comments »
Je ne sais pas ce qui est le plus dur, trouver un taf ou séduire une fille. Même si au final, c’est un peu la même chose. C’est vrai quoi, de nos jours, arriver à pécho une meuf s’apparente à une vraie recherche d’emploi, et parvenir à tes fins devrait te donner un succès à 100G ou un trophée en platine, au moins. Quand tu es au chômage, c’est toujours plus dur, on voit que tu n’as plus l’habitude, tu es maladroit, tu veux trop en faire. Et c’est cruel parce qu’a contrario, lorsque tu as un emploi stable qui te satisfait pleinement, c’est là où tu es le plus sollicité par les autres sociétés. Parce qu’elles se disent que tu es sérieux, digne de confiance, et si un employeur a fait la démarche de te garder c’est que tu as une valeur certaine. Alors elles te font des avances, jusqu’à parfois te déstabiliser complètement. Mais une chose est invariable: que tu sois au chômage ou non, tu es obligé de passer des entretiens.
L’édito de la fin de la semaine
Posted in Lifestyle, tagged barreau, bébé, berceau, enfermé, entre 4 murs, l edito de la fin de la semaine, métaphore, nouveau né, prison, twist on 23/07/2010| 6 Comments »
Réveil en sursaut. Encore. L’esprit embrumé et le corps engourdi, pendant un instant j’espère que je suis ailleurs, mais non. Toujours ces barreaux en face de mon matelas pas plus épais qu’une couverture, toujours ces gardiens qui guettent le moindre de mes mouvements et prennent un malin plaisir à rire chaque fois que je n’ai pas assez de force pour me tenir debout. La réalité me cueille en plein vol et m’assomme. Des visages inconnus m’entourent et m’oppressent, je voudrais qu’ils disparaissent, je voudrais rester seul, alors je craque, je pleure. Un homme qui pleure pas c’est pas un homme, de toute façon avec cette combinaison ridicule qui m’étouffe continuellement, il y a bien longtemps que j’ai vomi le peu d’amour propre qu’il me reste sur ceux qui m’ont enfermé ici et que j’ai craché sur votre compassion. Les jours se suivent et se ressemblent, je ne sais même plus pourquoi je suis là, ni pour combien de temps. Je ne rêve pas, je ne parle pas, je ne bouge pas, je ne mange pas, donnez votre bouillie dont vous masquez l’odeur infâme avec du beurre fondu à un autre et laissez moi me perdre dans le peu de souvenirs heureux que ma mémoire abrite encore. Les douches sont un calvaire, les rares sorties trop courtes, à peine le temps de sentir le vent frais caresser mes joues qu’on me renferme, il paraît que c’est pour mon bien en plus, est ce que vous êtes sérieux? La rage se mélange à la frustration et à la tristesse jusqu’à m’épuiser, jusqu’à n’avoir de force que pour fermer les yeux. Fermer les yeux et attendre, être patient. Croyez moi, c’est pas si facile d’être un bébé.
Court métrage « Struck »
Posted in Cinema, Les cainris sont trop forts, Vidz, tagged coeur, coup de foudre, court métrage, drole, ethan suplee, fleche, jason dhoring, juste, kevin smith, métaphore, struck, taron lexton, touchant, veronica mars on 17/03/2010| 1 Comment »
[Dailymotion id=xan07u]
Struck est un court métrage comme on aimerait en voir plus souvent: un réalisateur sud africain (Taron Lexton) de 25 ans seulement (déprimant) et marié pour la petite histoire avec la jolie brunette du restaurant, des acteurs qu’on kiffe (Jason Dhoring de Veronica Mars ou Ethan Suplee de My Name is Earl et des films de Kevin Smith), de l’humour potache, peu de dialogues et une jolie métaphore filée, qui arrachera au choix un sourire ou une larme à chacun d’entre vous. Allez, faites pas style ça vous touche pas.
L’édito de la fin de la semaine
Posted in Lifestyle, tagged adolescent, école, enfant, image, jour, métaphore, semaine, souvenir, temps, vie on 22/01/2010| 4 Comments »
Lundi. Levé à 7h, bol de céréales sous la lumière jaune de la cuisine, pieds qui trainent et cognent Mickey, pas envie de sortir de chez moi. Après une bonne marche dans le froid les mains dans les poches et le bonnet jusqu’aux yeux, assis sur une chaise, toujours vers le fond, ou sur le côté, enfin, jamais avec le groupe. D’ailleurs ma mère s’inquiète parce qu’on lui a dit que j’avais l’air triste toute la journée, que je parlais pas, et que je souriais seulement au moment de rentrer chez moi. Elle a aussi dit d’autres trucs mais je me souviens plus. En tout cas, ça devait être important parce qu’au lieu de rester avec les autres le lundi après midi, je suis passé directement au mardi matin.
Mardi. Levé 7h30, une demie heure de mieux c’est toujours ça de pris tu me diras. Bol de céréales, vitamine C à croquer, encore les pieds qui traînent et cognent MASK. Le mardi, pour beaucoup c’est peut être le meilleur jour de la semaine. Parce que t’as le droit de courir partout, de déchirer tes habits, de perdre ce que tu as de plus cher (au moins 25 francs), de te balader avec une dent en moins sans passer pour un junkie, de frapper les filles, de mentir et de tout effacer avec un rire un peu bruyant. Parce que le mardi, c’est permis.
Mercredi. Levé entre 7h et 8h, ça dépend, et puis surtout ça fait chier les horaires fixes. Tout me fait chier en fait, le lait qui est pas froid et qui fait pas croustiller les céréales, la console que je n’ai pas, le survêtement soi-disant trop cher mais pas assez pour mon voisin faut croire. Encore assis au fond, mais cette fois avec le groupe, et pas forcément le meilleur. Des plateaux qui volent pendant le repas de midi pour rigoler, et des claques qui volent aussi parce que j’ai rigolé, mais pas au bon moment. Entre le matin et le soir, l’impression qu’une vie s’est écoulée, et que tout le travail du mardi s’est effondré: courir partout c’est pour les débiles, un habit déchiré et c’est la honte, un franc c’est un franc gratté durement, un bouton sur le nez et c’est la fin du monde alors imagine une dent en moins. Frapper les filles de temps en temps, ça marche encore, parce qu’on fait comment sinon pour communiquer? Tu restes dans ton coin et moi aussi. Et quand je ne te frappe plus et que je te regarde dans les yeux, je mens et je rigole bêtement. Mais pas pour les mêmes raisons qu’hier.
Jeudi. Enfin. Levé à 9h la plupart du temps, café pour faire style mais en fait toujours un bol de céréales. D’ailleurs faudra que j’arrête, parait que c’est cancérigène ces conneries. Les pieds trainent moins mais cognent toujours contre ces merdes en plastique là, pourquoi c’est pas rangé bordel, j’ai plus de place pour mettre ma veste neuve, celle pour laquelle j’ai pleuré toute la nuit de mercredi. Le jeudi, c’est la liberté, l’impression d’être invincible, d’avoir le monde à ses pieds, même si tu n’en vois pas le bout. De tes pieds. C’est vrai que je ressemble à un L de profil, merde. Foutu corps déformé. En fait, j’étouffe avec ce trop plein d’air, c’est plus une semi-liberté qu’autre chose, un taureau qui galope dans un enclos fermé. Je crois que demain n’a jamais paru aussi loin.
Vendredi. Levé 12h. Plat de pâtes tout de suite, pieds qui trainent tellement que j’ai l’impression de faire un moonwalk. En même temps, c’est bientôt le weekend. Et puis même si je vais sûrement être occupé les deux prochains jours, le sentiment du vendredi est unique. Ya des gens qui y sont tellement accrocs qu’ils restent jusqu’au bout, et qui transforment parfois le samedi et le dimanche en vendredi. Parce que le vendredi, c’est le jour des soirées, de l’insouciance, de l’impulsivité improbable pour te prouver qu’on peut partir n’importe où là comme ça, dormir par terre, danser dans une gare et manger un kebab sur le canapé de quelqu’un qu’on connaît même pas. C’est la journée dont tu te souviens toujours, celle qui passe trop vite, qui devrait se répéter comme une boucle fermée. Parce qu’il n’y a pas de peur du lendemain, mais si on sait tous que si tu bois trop le vendredi, ton samedi va être pourri. Sacrée gueule de bois en perspective.
Samedi. Levé à 8h, merde, ça faisait longtemps, c’est dur là. Pourquoi mes yeux collent? Verre de jus d’orange, pas le temps pour le bol de céréales, je suis déjà à la bourre là. J’ai l’impression que mes pieds ont traîné toute la semaine, sauf que cette fois-ci ils cognent pas contre des jouets, parce que les jouets sont exposés sur des étagères. Les mêmes que ceux que je détestais jeudi et adorais mercredi. La veste est neuve aussi mais j’ai pas pleuré pour l’avoir, je me suis fait plaisir moi même. Enfin si, j’ai pleuré quand je l’ai eue parce que j’avais pas vu le prix avant. J’ai aussi pleuré quand j’ai payé mon loyer, mes impôts, ma nourriture, mon cinéma, mon resto, tout. L’argent, c’est à sens unique le samedi. Parce que t’as été frustré toute la semaine. Alors le jour où tu peux craquer, tu exploses littéralement en plein vol. Boum. Tu exploses aussi parce que tous les jours réunis, c’est rien comparé à la pression du samedi. Ils ont essayé de me prévenir les jours précédents pourtant, mais ça rentre par une oreille ça sort par l’autre, vas y c’est bon jmen fous. Résultat: je suis pas préparé. Et pourtant, samedi midi, je me suis assis une seconde, et j’ai compris une chose: je crois que j’ai attendu ça toute ma vie.
Dimanche. Le dimanche? Jour du seigneur il paraît. Alors je me reposerai, sereinement, en me disant que j’ai eu une semaine chargée. La plus belle des semaines.
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