On commence à avoir l’habitude: Clint Eastwood ne réalise que des grands films, et il collectionne les classiques derrière la caméra comme d’autres collectionne les baskets. Et vous pouvez être sur que son prochain long métrage, Invictus, va allonger encore un peu plus la liste.
En même temps, c’est pas compliqué si on regarde bien la filmographie de l’ancien cowboy. Des histoires déprimantes au possible, des personnages rudes qui cachent un grand coeur, des cadrages proches de la photo en noir et blanc: tout est réuni pour faire kiffer dans les blocks. Et en décrivant le combat politique mené par Nelson Mandela via le sport dans une Afrique du Sud déchirée par l’apartheid, Clint ne prend pas trop de risques avec Invictus. A part de se faire taxer de démagogie et de racolage, vu qu’il a été accusé de racisme par le passé (on notera au passage que le mot « invictus » peut prêter à confusion pour les plus parano, rappelez vous le faux débat autour de la symbolique du Sol Invictus d’Akhenaton).
Mais bon, le film promet des grands moments, Morgan Freeman est plus crédible en Mandela que Will Smith en Ali, Matt Damon en rugbyman porte-parole de la tolérance a l’air de tenir la route et l’esthétique d’Eatswood devrait rendre le tout aussi digeste qu’un petit biscuit au chocolat avec une Danette, malgré une bande originale un peu trop inspirée par Le Roi Lion.
Et en attendant le 13 janvier 2010 pour être fixé (où la fin de l’année pour les pirates), vous pouvez toujours lire le très intéressant article paru dans le Monde, qui décrit plus en détails les enjeux sportifs et politiques traités dans le film. Avec une mention spéciale aux commentaires où les crétins préfèrent refaire le match France – Afrique du Sud. Où est ma bière?
tiens d’ailleurs je conseille à tout le monde le film « Goodbye Bafana », qui raconte l’histoire vraie du gardien de prison de Mandela, qui l’a accompagné pendant 27 ans.
Qu’est-ce que j’avais pas aimé « Goodbye Bafana » perso. Je me suis fait chier comme jamais, je trouve qu’à aucun moment le spectateur n’est impliqué, que d’avoir droit à 2h de « c’est quand même pas si facile d’être le geolier de Mandela » c’était un peu déplacé, etc…
@Procto: en fait, mon jugement sur ce film était biaisé par 2 facteurs:
1) j’étais très content de voir pour la 1ere fois « Goodbye Bafana » en retrouvant le DVD au fond d’une armoire, 6 mois après l’avoir reçu, alors que je pensais l’avoir perdu et que je jurais à tout le monde que je ne l’avais jamais eu en main.
2) j’ai été un peu perturbé par le rôle semi-raciste de Diane Kruger (que j’aime beaucoup), mais coincidence, le lendemain j’étais allé voir Inglorious Basterds, dans lequel elle joue une nazie repentante.
Et donc, dans mon cerveau fatigué où les images se téléscopent, c’est comme si Didi (c’est comme ça que je l’appelle) avait traversé un long plan séquence et qu’au final, elle s’était rachetée chez Tarantino d’avoir été une demie-connasse chez les boers. J’étais content, ça avait dissipé mon résidu de malaise.
Et puis là c’est super, hier dans le métro j’ai vu qu’elle faisait une voix dans le dessin animé des Lascars, donc je l’aime. Mais faudrait pas qu’elle en fasse trop pour essayer de me plaire, non plus.
« … l’esthétique d’Eatswood devrait rendre le tout aussi digeste qu’un petit biscuit au chocolat avec une Danette … »
Là t’as étais très très bon !
merci.
:))
Ah mais ca a l’air pas mal ca…
Par contre arrête il tombe pas dans la démagogie facile. C’est quand même un sujet vachement relou. Ca va encore être un film à double lecture :
« Ah ouais c’était trop bien quand ils jouaient au rugby… »
« Mais naaan mais t’as pas compris quand il passe la balle au mec là bas ben en fait c’est pour dire « je t’accepte, tu es mon ami ». On a pas vu le même film mec. »
« C’est toi qui te complique la vie pour rien mon gars. »
J’imagine d’ici.