Habituellement, je déteste regarder des battles où des gamins d’une dizaine d’années se roulent par terre sous les encouragements du public qui crie seulement parce qu’un « petit qui danse c’est trop meugnon », même s’il a l’air de faire une crise d’épilepsie mortelle.
Sauf que le battle Freestyle Session Kid (édition junior du mythique tournoi cainri) qui oppose Lil Demon de SkillMethodz (ceci explique cela) à Jalen est juste impressionnant. Musicalité, attitude, technique, endurance, les petits sont vraiment balèzes et mettent une grosse pression à pas mal de danseurs. Le seul truc qui est dommage, c’est qu’ils ont aussi pris la grosse tête comme leurs aînés et qu’ils râlent pour un rien. Génération surdouée, mais déjà bousillée.
Depuis que le break existe et qu’on essaie de faire des enchaînements Thomas-coupole-vrille coude, on a tous fantasmé sur le potentiel guerrier de la danse. On a tous transpiré lorsqu’on a vu le premier trailer d’Only the Strong avec Marc Dacascos qui à l’époque démocratisait la capoeira, on a tous été choqués de voir Jackie Chan taper des phases sur une table dans Nicky Larson, et on a tous un pote qui a mis un coup de pied dans la tête d’un mec un peu trop au bord du cercle en faisant un freeze lors d’un battle.
Partant de ce postulat de base, et avec une volonté évidente d’abuser pour faire rêver les B.Boys du monde entier, le film thaïlandais Raging Phoenix permet à Jeeja Yanin, actrice adepte du taekwondo, de mélanger arts martiaux, break et acrobaties diverses dans un long métrage au scénario qui a l’air plus que maigre.
Mais au final, on s’en fout un peu, parce que le but reste quand même de voir de jolis mouvements, de déterminer quelle boxe de l’homme ivre est la plus efficace, d’être jaloux des danseurs français qui ont été engagés pour le film et d’admirer les muscles masculins de Roongtawan, championne asiatique de bobybuilding.
Et en tout cas, même si je ne tenterai jamais de ninety pendant une bagarre générale, je suis quand même convaincu que le break peut faire aussi mal que les arts martiaux. La preuve.