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Posts Tagged ‘sensation’

Le soleil transperce les rideaux avant que le réveil ne sonne, la couette est moite et une moitié de pyjama agonise aux pieds du lit, balancée au beau milieu de la nuit pour éviter l’asphyxie. Le Fanta citron remplace petit à petit le chocolat chaud, ce qui n’aide pas la gorge qui gratte, le nez qui se bouche et l’odeur de pollen ambiante accrochée aux narines comme le piercing d’une hippie. Revoir un printemps avec les yeux qui pleurent, chaque fois un peu plus tôt et un peu plus fort. Les vestes mincissent et le monde entier peut voir que ce n’est pas le cas pour ton ventre encore à l’heure du stock hivernal, alors on garde une épaisseur inutile quitte à transpirer toute la journée, en attendant de se remarier à son amour propre sous le régime de Dukan. Les jours s’allongent et les jupes raccourcissent, les hormones entrent en ébullition sous l’effet du soleil et les regards s’attardent derrière les lunettes aux verres fumés. Les trottoirs se transforment en terrasses, les parcs deviennent des salons et le métro reste aussi désagréable, ya que les raisons qui changent. Les dents se serrent, un peu de patience insufflée par les vacances qui approchent, bientôt on sirotera une bière au bord d’une piscine en kit en essayant de ne pas se rappeler que septembre est très souvent un mois de merde. Une motivation aussi solide que la brise qui l’a portée jusqu’ici, balayée en un instant par les intempéries sporadiques et le manque de liquide, qui ne tombe pas du ciel lui. Rêver à tout ce que l’on va pouvoir faire désormais avec le retour des jours moins laids, sans penser qu’une année de plus s’est écoulée.

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Le ciel est gris, la rentrée absorbe le peu d’énergie difficilement emmagasinée pendant les fêtes, demain n’a jamais paru aussi loin et le téléphone ne sonne plus la nuit. Des deux côtés de la fenêtre tout semble comme mort, la lumière jaune pique les yeux et les Jordan III ne sont toujours pas sorties. Le Coca est tiède, la poussière s’accumule sur les yeux et les instants d’amitié sont aussi rares qu’un roumain qui te laisse tranquille au premier « non merci ». Moment idéal donc pour écouter cette sublime version acoustique du « In For The Kill » de La Roux, qui n’est pas une publicité pour Ciroc contrairement à ce que l’on pourrait penser.

Via Alex Nassar

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A chaque fois qu’il neige, je me dis qu’en fait on vit dans une grosse boule transparente que quelqu’un a secoué pour voir des bouts de nuages froids se laisser tomber sur nos têtes. Alors forcément, je me demande ensuite si la personne qui s’amuse à nous regarder glisser à cause du verglas vit elle même dans un monde où il neige parfois, et est ce qu’il existe une force supérieure qui parvient à le secouer lui aussi à intervalles réguliers. Un monde dans un monde façon « Inception », ou comme dans ce générique des Simpsons où ils font un zoom arrière à travers les galaxies et les atomes, pour terminer sur les cheveux d’Homer qui rote.

Quand il neige, je me dis aussi que « Batman Returns » de Tim Burton était un putain de film quand même, par associations qui ne sont logiques que dans mon cerveau, où « flocons » rime avec « Oswald Copplebot sur un canard géant avec des mitraillettes ». Normal. Je repense aussi à ma cagoule bleue façon Fatal Bazooka que je détestais porter parce qu’elle me grattait les oreilles, enfin, c’est une excuse comme une autre pour éviter d’avoir l’air ridicule. Je me souviens du cul glacé à force de tomber sur la patinoire, de « Knights of the Round » en borne d’arcade et des dizaines de francs que j’ai claqué avant de perdre contre Garibaldi et son armure dorée trop énervante, du carrelage tellement froid que tu sens le moindre joint te déchirer l’épaule pendant une coupole.

Puis sans trop savoir pourquoi, je me retrouve au milieu de la forteresse de solitude de Kal-El, et il faut avouer que ça a une autre gueule que leurs bars de glace hype où le glaçon est à 30 euros. Le genre d’endroit où je pourrais vivre, peut être que je viens de Krypton moi aussi après tout. D’ailleurs si c’est le cas il serait temps que mes pouvoirs se manifestent, je dois aider un pote à déménager ce weekend. Et invariablement, c’est le moment que la pluie choisit pour tout effacer, faire fondre les images pour faire apparaître la réalité. Comme si la magie était condamnée à ne durer qu’un instant furtif, tant pis pour toi si tu l’as ratée. Et c’est surtout con parce que j’ai mis des baskets en daim aujourd’hui, elles vont souffrir. Foutu hiver.

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Pas d’introduction, pas de conclusion. Pas de thème, ni de concept, ni d’anecdote ou de nostalgie d’adulescent. Pas même de pluie pour me mettre dans un début d’ambiance, alors que le ciel a bavé sur nos têtes toute la journée, faisant trembler le nubuck de mes Jordans qui détestent sortir dans ces conditions. Comme si tout convergeait pour me convaincre de ne pas poster. Mais l’écriture automatique est la plus forte, le son grésille à travers les haut parleurs, mon dos commence à me rappeler avec un peu trop d’insistance que je suis assis depuis un long moment déjà et que je m’enfonce inexorablement dans le canapé, jusqu’à sentir la structure métallique plier. Les clips défilent et je ne les regarde pas, ces images muettes sensées apporter un peu d’inspiration mais qui ne font que brûler mes rétines fatiguées. Le nombre de twitts non lus augmente péniblement, l’Europe dort, les Etats-Unis sortent en soirée et moi, je mets les deux doigts au fond de la gorge pour me forcer à vomir quelques lignes. J’avais bien une idée soufflée au détour d’une conversation entre deux courants d’air, mais elle est trop complexe à développer. La conclusion était qu’il faut différencier le caractère et le personnage, qu’une vie intérieure peut s’avérer riche et qu’il est préférable de ne pas tout expliquer parfois. Ca aurait pu être bien je crois. Mais je ne le garderai pas pour plus tard, parce que toute la spontanéité aura disparu entre temps. D’ailleurs, vous lirez ces mots en pleine journée, entre une réflexion sur ce nuage gris, un coup de fil pour savoir où et quand on se rejoint et un commentaire sur le Carpet plus bas. Et c’est triste dans le fond, parce que vous aurez raté ma modeste tentative de créer un peu de magie au coeur de la nuit. Il est 4h09 et je dédie cet édito, dont l’odeur est similaire à celle de la première fournée de pains au chocolat dans la fraîcheur de l’aurore, à ceux qui se coucheront tellement tard qu’il sera tôt. Bonne journée.

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