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Posts Tagged ‘retard’

Je saute d’une URL à l’autre, me faufile entre les mails, me cache derrière des silences pour éviter les messages trop nombreux et laisse mon cerveau éclater dans toutes les directions. L’écran chauffe, le dos me rappelle que je ne me tiens jamais droit et je compte inlassablement les posts que je n’ai pas pu faire. Les idées sont à l’étroit, les priorités se mélangent et je cours sans savoir derrière quoi. Et quand enfin je m’arrête pour prendre une longue inspiration, j’ai l’impression de recracher un bout de vie, batterie bientôt à plat, mets vite les doigts dans la prise. L’adrénaline court encore dans mes veines mais tout est calme autour de moi, je ne suis pas dans le bon rythme comme un manchot qui joue à Guitar hero avec des phalanges brisées. A la fin de la journée, détestable sensation d’avoir perdu du temps à ne rien faire, des onglets ouverts sur des paires hors de prix et des sites qui rabâchent tous la même chose, cycle quotidien immuable à la fois inutile et vital. La jambe s’agite et tremble sans cesse comme à Fukushima, le bracelet de la montre colle au poignet et le soleil te fait oublier que la nuit a déjà commencé. On cherche à se justifier comme on peut, après tout on se reposera quand on sera mort. Enfin, sauf si l’Enfer existe vraiment.

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Je n’ai pas grandi collé à un ordinateur. Depuis mes premières heures passées à tuer du mutant difforme dans Gryzor ou à viser l’entrejambe dans Robocop sur Amstrad CPC 6128 (pouce en l’air pour ceux qui s’acharnaient sur Bows & Arrows et qui idolâtraient les équipes d’Ocean), il aura fallu de nombreuses années pour que mes doigts reprennent du plaisir à marteler un clavier. A l’époque je faisais un rejet total des PC, que j’ai longtemps associé dans ma tête à des jeux super bizarres qu’il fallait installer pendant des heures et qui se jouaient avec les touches espace et majuscule. Aucun rapport avec les cartouches, sur lesquelles il suffisait de souffler quand ça plantait inexplicablement au milieu du dernier niveau. Il y avait bien l’ordinateur en face duquel j’étais assis chaque mercredi matin quand j’accompagnais ma mère au travail, mais je préférais dessiner sur les larges feuilles du sous main.

Puis le futur est arrivé dans nos vies, on a découvert les ordinateurs portables à 20 000 francs remboursés en 3 ans, disque dur interne de 4go, aussi épais que la Bible. L’ère des émulateurs Neo-Geo, des premiers devoirs universitaires tapés puis reliés, des morceaux en ATRAC, des cartes mémoires de 256ko, des photos 1 million de pixels imprimées depuis chez soi. Pendant des années j’ai navigué sur Internet avec la connexion la plus pourrie de l’univers: obligé d’effacer l’historique et les fichiers temporaires toutes les 10min pour éviter que ça plante, et si tu avais le malheur de cliquer par erreur sur un spam en essayant de fermer ta fenêtre figée, l’écran explosait. Reboot total, une demie heure de vie de perdue. Autant dire que l’idée de passer ma vie sur le web et d’alimenter un blog était aussi présente dans mon esprit que dans celui d’un mineur clandestin à la recherche de diamants au fond d’une mine sierra-léonaise.

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Ben comme à chaque jour de grève, bizarrement, je n’ai eu absolument aucun problème. Les rames étaient complètement vides, les métros étaient piles à l’heure et je n’ai pas attendu plus de 45 secondes pour mes correspondances. Pire, il n’y a même pas eu d’arrêt interminable entre deux stations pour laisser passer le train d’en face.

Résultat: le trajet a été plus court que d’habitude et je suis arrivé au bureau avec 25 minutes d’avance, alors j’en ai profité pour acheter un donut et un Choco Javachip (tall). Histoire de traîner et de me pointer un peu en retard, faut pas habituer ton boss à être là trop tôt, il a tendance à abuser après.

Et là, je me dis que la plupart d’entre vous ont galéré grave dans le RER, et que vous me détestez sur ce coup. Alors si ça peut vous rassurer, dites vous que je ne suis pas encore rentré chez moi. Et pour ceux qui sont déçus, désolé, mais il peut pas m’arriver d’aventures extraordinaires tous les jours non plus.

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Acte 2, Scène 5, tournage du clip de Sheryfa Luna « Tu Me Manques »:

– Putain les gars j’ai une idée de génie. On va mettre une disquette à tout le monde, on va faire de Sheryfa Luna la Rihanna française. Rigolez pas, ça va marcher je vous jure. Reprends moi le clip où Rihanna est super bonne, la prod de Stargate et Ne-Yo que toutes les meufs avaient kiffé en 2008, « Take a Bow ». Voilaaaaaa. 2 ans de retard c’est rien, c’est le temps moyen qu’il nous faut pour réagir en France, personne va capter, les gens sont cons. Tu me refais exactement la même scène, le mec qui tape à la porte comme un crétin, elle qui ouvre pas et qui se la raconte parce qu’elle a un débardeur noir, des cheveux courts et des chaînes longues. Et des tatouages étoiles improbables aussi. Et fais lui prendre les mêmes attitudes, c’est pas trop la même prestance mais tant pis. Je vous le dis les gars, ça va le faire à mort. Personne va rien voir. On refait comme pour Shy’M ya un mois, on endort tout le monde. « Je sais », quelle escroquerie, on a bien pompé « Rehab » et « I Hate This Part » de Pussycat Dolls quand même, on a pas eu honte. Un désert, une voiture en panne, les gens ils demandent pas plus. Au plus c’est gros au plus ça passe, c’est moi qui vous le dis. Putain on est bons quand même. Ecoutez moi: en 2012, je demande à Kenza Farah de se déguiser en Slash. Ou mieux, je prends Léa Castel, je lui mets une perruque rouge et je lui fais jouer des scènes lesbiennes avec Laëtitia Casta dans un château. Si avec ça on est pas clip de l’année, je m’appelle plus Gamani.

Pour voir les clips, enfin les pompages honteux des vidéos de Rihanna et Pussycat Dolls par Sheryfa Luna et Shy’M, vous pouvez cliquer pour (suite…)

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