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Posts Tagged ‘pression’

Quand j’étais à New York, on me charriait tout le temps parce que je faisais attention à la manière dont je m’habillais même lorsqu’on sortait louer un DVD à 2h du mat’, et qu’on en profitait pour acheter des M&M’s mutants. Mais je pars du principe que tu ne sais jamais sur qui tu vas tomber, même dans les lieux les plus improbables, alors j’essaie d’être présentable à tout moment. Des fois qu’une bombe anatomique se cache derrière le distributeur de canettes. Juste au cas où. Sauf que cette fois là, c’était un jour où j’avais l’apparence d’un ewok, un gros hoodie pour tenter de cacher mon visage cerné et une paire de New Balance qui a plus souffert qu’un otage d’Al Qaida. Je sortais des toilettes où j’avais passé les 3 dernières minutes à faire un pipi cosmique, j’avais les mains encore humides (à cause du savon hein), et je suis tombé nez à nez bronzé avec Jaques Séguéla. En chair et en or.

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Tu ne peux pas réellement apprécier une salle de bain tant que tu n’as pas vécu en Cité U. Ou en prison. Pour ceux qui ont la chance d’avoir eu un endroit décent où vivre pendant leurs études, il faut que vous sachiez qu’il existe des endroits où la douche et les toilettes sont regroupés dans une pièce au fond de ce couloir qui sert d’étage. Crasseuse et ultra humide en général, d’où le réflexe de se doucher avec des claquettes et d’utiliser une lunette personnelle, pour éviter les champignons. Dans la plupart des cas, il y a également une cuisine commune juste en face. Ce qui signifie que le temps que tu fasses cuire tes pâtes, tu as potentiellement vu toutes tes voisines avec une serviette autour des seins et une autre autour des cheveux, et ton voisin a flingué toutes les senteurs de tes épices en brisant la cuvette avec une crotte titanesque. Quand tu as la chance de ne pas avoir les bruits en même temps. Les joies de la cohabitation forcée quoi.

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Vous ne le verrez pas parce que vous lirez tout d’un coup une fois que j’aurais corrigé le brouillon, mais je viens de passer 10 minutes à chercher une phrase d’intro avant de commencer à écrire. Impossible de démarrer. D’habitude je tape un mot et le reste coule sans trop réfléchir, en quasi one-shot comme Jalane et Nuttea. Mais ce soir, page HTML blanche, rien ne sort. En même temps vous m’avez pas aidé faut dire. Parce que depuis ce matin, j’ai l’impression que des milliers de pupilles me scrutent, à tort d’ailleurs. C’est un peu le trac avant de monter sur scène, il parait que les premières minutes sont les plus dures, qu’après ça roule tout seul. Mon cul ouais. Je suis sur scène et ils ont oublié d’éteindre les lumières dans la salle, je vois le public et j’ai beau utiliser des techniques nazes comme imaginer tout le monde à poil, ça marche pas (même si j’aime bien te voir toute nue, oui toi la fille au fond). Pourquoi je me prends la tête? Pour rien en fait. Comme d’hab. Et on a beau me le répéter et m’encourager à écrire pour me remettre dans le bain tout de suite (la fameuse technique du « bois lorsque tu commences à avoir la gueule de bois et ça ira mieux »), je reste figé. Pour des raisons tellement pourries que j’ai même honte de les avouer, alors que Dieu sait que j’ai déjà dit de la merde dans les précédents éditos.

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Depuis ce matin, tout le monde nous soule avec les 12 millions de jeunes qui retrouvent le chemin de l’école. Mais est ce qu’on parle des 50 autres millions qui se tuent tout l’année pour leur rendre la vie facile? On devrait leur rappeler un peu plus souvent que leurs bourses d’étude ne sortent pas de caves où l’Etat cacherait des machines à imprimer des billets, mais de nos fiches d’impôts. En même temps, quand t’es à l’école, t’en as un peu rien à foutre d’où vient l’argent et de qui transpire pour te le donner.

Parce que le jour de la rentrée, ta seule véritable préoccupation, c’est comment tu vas t’habiller. L’emploi du temps, qui est en cours avec toi, les nouveaux profs, tout ça c’est accessoire. Il n’y a qu’un seul instant qui compte: celui où tu dois rejoindre ton groupe après qu’on ait crié ton nom à travers le micro. Ce moment précis et furtif détermine le reste de ton année scolaire, tu peux passer du statut de bogosse que les filles s’arrachent entre elles (jamais devant toi tu penses bien) à celui de loser total, en une fraction de seconde. Des vies entières se sont brisées à cause de ces quelques mètres que tu traverses comme en équilibre sur une planche au dessus d’un ravin infesté de crocodiles qui n’attendent que de casser leur journée de jeûne avec ton corps moelleux. Des destins ont été bouleversés, des existences ont été marquées à jamais et des vocations sont mortes avant d’avoir vu le matin du deuxième jour, tout ça à cause de ces redoutables enjambées tremblantes.

Le problème quand tu n’es pas mannequin, c’est qu’il est relativement difficile de marcher lorsqu’il y a des centaines de regards posés sur toi. Et si en plus tu commences à réfléchir à ta démarche pendant que tu mets un pied devant l’autre, c’est foutu, tu ressembles à un mélange de Gad Elmaleh avec une jambe dans le plâtre et C-3PO sous acides, plus raide que la justice en Corée du Nord. J’ai enduré des nuits blanches systématiques avant chaque premier jour, à passer en revue des dizaines de fois ma tenue soigneusement repassée (conseil: ne pas sortir tous ses habits neufs dès le début, gardez en sous le coude pour briller une fois que les autres ont épuisé leurs ressources) et à répéter mon attitude pour qu’elle soit le plus naturelle possible. J’ai élaboré des techniques inutiles, comme chercher du regard un visage familier pour le fixer et lâcher un rire faussement décontracté, regarder l’écran de mon portable style je m’en fous et je suis en place parce que j’ai un StarTac (faites attention aux marches par contre), sourire à une inconnue susceptible de ressentir un peu de compassion et de me comprendre, maintenir une allure soutenue pour écourter cette épreuve. Rien ne marche. Surtout pas la dernière solution d’ailleurs. Alors j’en suis arrivé à cette conclusion: le meilleur moyen de ne pas foirer sa rentrée, c’est de ne pas venir. On ne fait qu’une seule première impression, et quelques jours de préparation supplémentaires ne sont jamais de trop. En plus ce qui est pratique, c’est que vous n’aurez même pas besoin de feindre votre mal de ventre.

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Chaque vendredi c’est la même chose: je regarde les heures passer en me demandant de quoi je vais bien pouvoir parler dans mon édito. Lorsque je cale vraiment, je ressors ma technique durement travaillée quand j’étais gamin, je me fais tout petit en espérant que personne ne me voit et je m’enfuis jusqu’au lundi, en couvrant mes yeux avec mes mains pour être invisible. Mais ça utilise pas mal de chakra et c’est pas très fiable comme subterfuge, donc en général je mets mon casque, je choisis un son que j’écoute en boucle et je cherche un thème. Dans tous les sens. Je guette le moindre bout de fil qui dépasse et je tire dessus, en espérant qu’il me permette de broder un peu. Parfois il casse, parfois il se déroule, impossible de prévoir à l’avance car on ne sait jamais ce que l’on va trouver lorsqu’on regarde à l’intérieur de soi chaque semaine. Et lorsque ce que je vois ne me plait pas, je referme vite derrière en moi en espérant qu’une idée ou un souvenir indésirable n’a pas mis son pied en travers pour coincer la porte. Faudra que je demande à Mr Cobb quelques conseils là dessus d’ailleurs.

Il y a des soirs où c’est presque une punition pour moi, j’angoisse, si je rentre sans avoir écrit un édito mes potes vont me crier dessus, Twitter va se liguer pour m’anéantir et les mails de mécontentement vont s’abattre sur moi en 3D. Alors je cherche encore, et tout ce qui me vient à l’esprit, ce sont toujours les détails. Ma mémoire fonctionne un peu comme un blog: je passe en revue les miniatures, je clique sur « Lire la suite » et tout se déverse dans ma tête. Tout se mélange aussi, un peu comme le Danao artisanal de ma grand mère, qui versait du lait et du jus d’orange dans le même verre et secouait fort, « Qu’est ce qui ya? C’est exactement pareil, bois ». Des souvenirs remplacés par des détails. L’énorme peinture à la main du Silver Surfer (Norin Rad pour les vrais) sur le mur de la chambre de mon oncle, sa minuscule machine à sous qui fonctionnait sans pièces, les escaliers défoncés qui m’arrivaient au genou, les boules de riz blanc grillé que mon grand père formait à la main et qu’on appelait des souris, le meilleur plat du monde. Ca fait longtemps que j’ai pas mangé de souris, ça me manque.

Il y avait aussi les 2h de route pour aller chez mon parrain. Quand t’es jeune, 2h de route c’est le bout du monde, tu prévois toujours des dizaines de livres même si tu sais que tu vas vomir à la deuxième page, et tu ne montes pas à l’arrière sans un sachet de provisions, il en va du bon déroulement de ton expédition. Evidemment, je faisais partie de ceux qui avaient fouetté la moitié des vivres avant le premier péage, question de survie en milieu hostile. En creusant un peu, je reverrai aussi le mini panier de basket (hauteur 1m97, ballon Bulls et Lakers et alley hoop systématique), mais aussi le bol de soupe obligatoire avant la portion de pizza, le gant Cosmocats de mon cousin dont je doute encore de l’existence tellement j’étais jaloux de ne pas pouvoir me déguiser en Starlion moi aussi, le mercredi matin à l’agence, les languettes de baskets découpées comme des trophées, les VHS Dragon Ball, les katanas en bois plein d’échardes, les trous dans les murs bouchés avec du papier et les peluches usées au fond du tiroir. Encore et toujours les détails. On ne sait jamais sur quoi on va tomber lorsqu’on tire un fil mais après tout, chaque détail prend de la valeur quand plus rien n’a de sens.

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J’en veux à Michael Jackson. Pas pour le vide qu’il laisse derrière lui ou pour des raisons faussement dépressives, mais pour des raisons beaucoup plus simples. Je lui en veut d’être mort aujourd’hui parce que pour une fois que j’y avais pensé toute la semaine, que mes paragraphes étaient prêts en avance et que j’avais un thème précis, la plus grosse icône pop des 40 dernières années décide de se suicider* sans prévenir, et de me mettre en galère pour mon Edito de la fin de la semaine.

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Que l’on adore ou que l’on déteste les films d’horreur, impossible de ne pas reconnaître que le long métrage espagnol Rec était un ovni cinématographique incroyablement efficace. Pas de générique, pas de crédits, juste les images capturées en qualité DV par des habitants prisonniers d »un immeuble infecté par un virus transformant tout le monde en zombie. Personnellement, j’avoue que j’ai flippé tout le long du film, et lorsque les lumières se sont rallumées et qu’un SDF au visage plein de croûtes s’est levé (Pathé Place de Clichy oblige), tout le monde a sursauté et s’est rué vers la sortie en hurlant et en rigolant. Véridique.

Alors quand j’ai entendu que Rec 2 était prévu pour le 23 décembre prochain et qu’un trailer était déjà en ligne, j’ai préparé mon corps aux sueurs froides et j’ai cliqué. Et même si j’ai beaucoup joué à Resident Evil 5 et Left 4 Dead très tard la nuit ces derniers temps, Rec 2 et sa caméra subjective ont l’air de vraiment mettre la pression. Vous êtes prévenus.

Pour voir le trailer plus soft et plus subtil, cliquez ici

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