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Posts Tagged ‘perdue’

Il paraît que je fais partie de ce que les vieux appellent la Génération Y. De ces jeunes qui sont l’avenir de leurs parents et qui s’en moquent, trop occupés à essayer de rattraper ce qui est déjà derrière eux et pas pressés une seule seconde d’inverser la hiérarchie familiale. Génération Y, élevée aux séries B et aux films X. Persuadée depuis son enfance que les globules rouges portent une longue barbe banche et que les microbes sont petits et roux, qu’un ballon de foot bien frappé peut couper en deux une vague, et qu’une carte à jouer peut se planter dans un mur de béton si on la lance correctement. Génération nostalgique avant d’avoir vécu, perdue dans des souvenirs que la peur de vieillir rend chaque fois un peu plus beaux, parce qu’un peu plus éloignés de la réalité. Nostalgique mais impatiente, sans comprendre pourquoi puisqu’elle n’attend plus rien, à force d’entendre qu’elle est celle qui va morfler et va galérer, elle finit par le croire. Génération Y, qui passe de bras en bras, qu’ils soient professionnels ou amoureux, comment t’attacher quand tu es passé du bisou au fond de la cour au mariage forcé avec le Sida, l’Hépatite B, la crise et le chômage? Génération qui partage les mêmes codes sans se connaître, qui se reconnaît sans se parler, qui se parle sans se voir et ne se voit pas dans l’avenir. Qui connaît par coeur les films de science fiction mais est incapable d’imaginer son futur.

Génération qui craint de perdre ses aînés mais préfère ne pas y penser, un texto pour la fête des grands mères c’est suffisant, toute façon elles savent pas lire les textos, les vieux comprennent rien et nous soulent, ils vont pas assez vite. Génération Y, passée experte dans l’art de se déculpabiliser, d’appeler les excuses des « raisons », et de trouver des raisons de pas appeler. Ne pas s’excuser, ne pas se retourner, le jeu continue, la Génération Y veut voler de ses propres ailes pour mieux les brûler, sans raison valable et jamais très loin des parents. Génération qui a grandi dans le terrain vague du coin, pénalty avec une grosse pierre, frisbee avec une branche, on rentre manger un sandwich beurre + cacao en poudre. Génération engrossée aux hormones, au Tang et à la vache folle, heureusement que le nuage de Tchernobyl s’est arrêté à la frontière suisse, sinon la Génération Y ressemblerait aux mecs dans V. Génération qui aime les gros seins à cause des sauveteurs californiens et des sitcoms AB, finalement le nuage radioactif c’est peut être pas si mal. Génération déjà trop vieille, les petits qui poussent derrière sont déjà en Equipe de France et remplissent des salles de concert, merde, à quel moment on a raté le coche? Trop vieille, mais trop jeune pour se poser, pour nouer seul une cravate, si je me couche à 5h c’est pas pour changer une couche, je sais à peine m’occuper de moi alors comment je pourrais m’occuper de toi et de ce bout de nous? Les histoires les plus belles sont les plus compliquées alors on enchaîne les histoires simples, jusqu’à ce que la beauté de la complexité nous tombe sur le coin de la joue dans un bisou volé. Génération romantique qui s’assume pas, qui se dévoile en criant et ne pleure que lorsqu’il fait assez sombre. Génération Y, qui espère devenir un X-Man grâce aux vitamines C, encore dans tes BD hein, mais qu’est ce que tu vas devenir? Génération d’incapables, capable de parler d’elle pendant des heures, sans jamais se livrer au final.

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