Feeds:
Articles
Commentaires

Posts Tagged ‘magie’

La première fois que je suis allé à Disneyland, ça s’appelait encore Eurodisney, et tout le monde pensait s’enrichir en achetant des actions du parc. On était en équipe, mon oncle n’avait pas 30 ans, ses filles de 20 ans n’étaient pas encore nées et on coinçait des pailles dans nos casquettes pour faire croire qu’on avait des micros d’agents secrets. On attaquait les files de tous les côtés pour gratter 5 minutes d’attente, on convulsait devant les sabres laser en plastique et le Temple du Péril d’Indiana Jones était fermé. J’ai patienté 15 véritables années avant de pouvoir monter sur ce charriot minable, persuadé que des visiteurs étaient morts à cause de cette attraction hors du commun, d’où les fermetures à répétition. Mais avant même que je lève les bras en hurlant, le tour était fini et on me poussait vers la sortie. C’était un peu comme coucher avec la plus belle fille du lycée en étant puceau quoi.

Tout me semblait gigantesque, j’avais l’impression de marcher au milieu d’un cello et je pensais que les voitures d’Autopia pouvaient me ramener chez moi. Avec le temps, j’ai découvert les peintures usées par le soleil, les décors en carton pâte et les logos Orange au dessus de « Small World ». Et en un instant, tout m’a semblé minuscule, fragile, presque ringard. Alors merci pour cette vidéo en tilt-shift qui pendant 2min39 a réussi à rendre un peu de magie à cet univers, et me donne envie de laisser mes petites cousines me traîner dans Discoveryland.

Read Full Post »

Quand je suis en galère d’inspiration et que je ne sais plus trop dans quelle direction aller, j’aime bien regarder des vidéos avec des génies. Pour me rappeler qu’il y a des gens plus que brillants sur Terre et qu’en travaillant sans relâche, je pourrai peut être un jour arriver au niveau de leur ongle du petit doigt de pied. Et lorsqu’on parle de génies, impossible de ne pas évoquer le TED, la conférence mondiale annuelle qui a pour but d’améliorer le monde en réunissant les meilleurs membres de l’espèce humaine.

Chaque intervenant présente un projet ou une idée pendant 20 minutes, et le public présent détermine quelle action mérite le soutien de tous les autres participants. Le dernier lauréat en date est JR, qui a reçu le TED Prize il y a quelques jours pour son projet Inside Out et dont le discours d’acceptation m’a donné envie de de pleurer. Aussi bien à cause de la puissance de son oeuvre que de son accent anglais catastrophique, soyons francs.

Mais le discours qui m’a le plus traumatisé et que je regarde régulièrement est celui de JJ Abrams (créateur de la série Lost entre autre) en 2007, qui évoque la boîte de magie que lui a offert son grand père lorsqu’il était enfant. Boîte qu’il n’a jamais osé ouvrir, et qu’il gardera scellée jusqu’à sa mort. Et quand il explique la raison de ce geste avec une intonation de nerd ultra stressé qui prie pour que le calvaire s’arrête rapidement, on a juste envie de se lever et d’applaudir.

Version sous titrée en français si vous cliquez ici

Read Full Post »

J’ai attendu toute la journée qu’un génie apparaisse, pour me remémorer trois moments clé de ma vie où j’ai été un connard, ou tout autre instant crucial qui pourrait expliquer pas mal de trucs, un peu comme dans ces contes de Noël tout pourris où le héros a un sursaut d’humanisme juste avant que le gros barbu ne vienne déposer des cadeaux au pied du sapin (non, ce n’est pas un code pour parler de Ben Laden). Quelque part, ça doit être pour se déculpabiliser tant qu’il est encore temps, pour être sûr d’avoir un paquet à ouvrir à minuit pile et balayer la crainte d’avoir été oublié cette fois-ci. Non, tout ce qui m’est revenu quand j’ai pensé à Noël, ce sont les combats qu’on organisait sur le lit king size de mon grand cousin, gants de boxe et coquille autorisés, et il valait mieux vu qu’on continuait jusqu’à ce qu’on ne puisse plus se relever. Des gamins en nage et en sang qui déchirent du papier cadeau en hurlant, on devait ressembler à des zombies qui se disputent un corps frais.

(suite…)

Read Full Post »

A chaque fois qu’il neige, je me dis qu’en fait on vit dans une grosse boule transparente que quelqu’un a secoué pour voir des bouts de nuages froids se laisser tomber sur nos têtes. Alors forcément, je me demande ensuite si la personne qui s’amuse à nous regarder glisser à cause du verglas vit elle même dans un monde où il neige parfois, et est ce qu’il existe une force supérieure qui parvient à le secouer lui aussi à intervalles réguliers. Un monde dans un monde façon « Inception », ou comme dans ce générique des Simpsons où ils font un zoom arrière à travers les galaxies et les atomes, pour terminer sur les cheveux d’Homer qui rote.

Quand il neige, je me dis aussi que « Batman Returns » de Tim Burton était un putain de film quand même, par associations qui ne sont logiques que dans mon cerveau, où « flocons » rime avec « Oswald Copplebot sur un canard géant avec des mitraillettes ». Normal. Je repense aussi à ma cagoule bleue façon Fatal Bazooka que je détestais porter parce qu’elle me grattait les oreilles, enfin, c’est une excuse comme une autre pour éviter d’avoir l’air ridicule. Je me souviens du cul glacé à force de tomber sur la patinoire, de « Knights of the Round » en borne d’arcade et des dizaines de francs que j’ai claqué avant de perdre contre Garibaldi et son armure dorée trop énervante, du carrelage tellement froid que tu sens le moindre joint te déchirer l’épaule pendant une coupole.

Puis sans trop savoir pourquoi, je me retrouve au milieu de la forteresse de solitude de Kal-El, et il faut avouer que ça a une autre gueule que leurs bars de glace hype où le glaçon est à 30 euros. Le genre d’endroit où je pourrais vivre, peut être que je viens de Krypton moi aussi après tout. D’ailleurs si c’est le cas il serait temps que mes pouvoirs se manifestent, je dois aider un pote à déménager ce weekend. Et invariablement, c’est le moment que la pluie choisit pour tout effacer, faire fondre les images pour faire apparaître la réalité. Comme si la magie était condamnée à ne durer qu’un instant furtif, tant pis pour toi si tu l’as ratée. Et c’est surtout con parce que j’ai mis des baskets en daim aujourd’hui, elles vont souffrir. Foutu hiver.

Read Full Post »

Pas d’introduction, pas de conclusion. Pas de thème, ni de concept, ni d’anecdote ou de nostalgie d’adulescent. Pas même de pluie pour me mettre dans un début d’ambiance, alors que le ciel a bavé sur nos têtes toute la journée, faisant trembler le nubuck de mes Jordans qui détestent sortir dans ces conditions. Comme si tout convergeait pour me convaincre de ne pas poster. Mais l’écriture automatique est la plus forte, le son grésille à travers les haut parleurs, mon dos commence à me rappeler avec un peu trop d’insistance que je suis assis depuis un long moment déjà et que je m’enfonce inexorablement dans le canapé, jusqu’à sentir la structure métallique plier. Les clips défilent et je ne les regarde pas, ces images muettes sensées apporter un peu d’inspiration mais qui ne font que brûler mes rétines fatiguées. Le nombre de twitts non lus augmente péniblement, l’Europe dort, les Etats-Unis sortent en soirée et moi, je mets les deux doigts au fond de la gorge pour me forcer à vomir quelques lignes. J’avais bien une idée soufflée au détour d’une conversation entre deux courants d’air, mais elle est trop complexe à développer. La conclusion était qu’il faut différencier le caractère et le personnage, qu’une vie intérieure peut s’avérer riche et qu’il est préférable de ne pas tout expliquer parfois. Ca aurait pu être bien je crois. Mais je ne le garderai pas pour plus tard, parce que toute la spontanéité aura disparu entre temps. D’ailleurs, vous lirez ces mots en pleine journée, entre une réflexion sur ce nuage gris, un coup de fil pour savoir où et quand on se rejoint et un commentaire sur le Carpet plus bas. Et c’est triste dans le fond, parce que vous aurez raté ma modeste tentative de créer un peu de magie au coeur de la nuit. Il est 4h09 et je dédie cet édito, dont l’odeur est similaire à celle de la première fournée de pains au chocolat dans la fraîcheur de l’aurore, à ceux qui se coucheront tellement tard qu’il sera tôt. Bonne journée.

Read Full Post »

J’ai toujours aimé la magie. Parce que c’est le seul moment où tu as le droit d’être naïf, de ne pas te poser de questions et d’être émerveillé par un mensonge. Et depuis qu’on sait d’où viennent réellement les cadeaux sous le sapin, ces moments d’innocence sont plus que rares. Certes, on se dit toujours qu’il y a un truc, que le magicien fait tout pour détourner notre attention pour qu’on évite de regarder sa main inoccupée ou son complice camouflé par un mécanisme ingénieux, mais on s’en fout. Parce que dans le fond, ce n’est pas le tour en lui-même qui est important.

Connaître le secret, c’est admirer une technique longuement répétée, une imagination fertile et une mise en scène maîtrisée, c’est revenir à la réalité et perdre l’authenticité de la première réaction, c’est ôter tout ce que notre esprit est trop étroit pour contenir. C’est grandir, être conscient qu’un foulard ou un souci ne disparaît pas au fond d’une poche en un claquement de doigt, c’est comprendre qu’il y autre chose, plus raisonnable, moins mystérieux, plus froid. C’est envisager les détails dans un ensemble, salir l’instant présent et le plaisir immédiat, innocent. C’est refuser de s’évader de son quotidien, redouter de perdre ses repères, placer des mots lorsqu’il n’y en a pas besoin, chercher à tout prix une explication, pour tout. C’est renier le but premier de la magie, quelle qu’elle soit, qui est de nous faire oublier un instant qu’on mourra tous plus ou moins tôt, que la fin du mois approche, qu’on ne sait plus vraiment ce que nos amis deviennent, qu’on a tous commis des erreurs à un moment donné. C’est enfouir l’idée que peu importe ce que tu as fait lorsque je ne te connaissais pas, c’est ce que tu fais aujourd’hui et avec moi qui compte.

Il y a ceux qui choisissent de vivre dans l’illusion, qui lâchent prise et décident de rester coincés dans un rêve plus acceptable où le souvenir d’un steak est toujours présent et où les toupies ne tombent jamais, et puis il y a ceux qui osent regarder derrière le rideau, là où tout est moins confortable, là où les métaphores meurent. Ils disent que la vérité fera de nous des hommes libres, mais ils ont oublié de préciser qu’elle fera aussi de nous des hommes tristes. Alors s’il vous plaît, laissez-moi m’enivrer encore un peu de cette magie futile.

Read Full Post »