Je crois que je deviens fou. Ou que je le suis déjà même. Depuis ce matin je cherche un post à écrire, j’écume le web en quête de la moindre piste à explorer, mais je trouve rien. Foutue rentrée, on dirait qu’Internet s’est arrêté le temps que tout le monde retrouve ses marques et efface son bronzage à l’aide de la lueur de son PC. Alors pour passer le temps, je fais ce que j’aime le plus (non, ce n’est pas trier des photos de culs énormes contrairement à ce que vous pensez): je traîne sur des sites de baskets.
J’ai beau les connaître tous par coeur au point de me rendre compte lorsqu’ils ont changé l’ordre de présentation des paires (je me surprends à croire qu’ils font ça pour me feinter les coquins), je reviens toutes les 2 heures, inlassablement. Et le pire c’est qu’à chaque fois, en plus de vouloir tout acheter en poussant un hurlement façon Tarvold, je bloque sur un nouveau modèle, et je me trouve tout un tas d’arguments indiscutables pour me convaincre de les acheter. Bien souvent, la vérité universelle du portefeuille vide l’emporte, mais seulement une fois que j’ai envisagé de faire un prêt à la consommation sur 10 ans, de vendre un rein ou de devenir le gigolo de Liliane (j’ai déjà un appareil photo si ça peut aider).
Quand je reste trop longtemps sur ces sites, comme c’est le cas aujourd’hui par exemple, mon esprit dérive. Je m’imagine avoir une piscine de baskets (dead stock évidemment) dans laquelle je plonge comme Picsou, en me laissant couler au milieu de ce mélange de cuir, de daim et de plastique avant de remonter à la surface, porté par toutes ces bulles d’air, en apesanteur comme Calogero. Bon quand j’en arrive là, c’est en général le moment où soit je clique sur « Add to cart » avec un sourire de puceau qui voit une paire de seins pour la première fois, soit je ferme mon ordinateur et je me mets en boule dans un coin en sanglotant. Dans le second cas, je deviens détestable, je soûle toute personne qui se trouve dans un périmètre inférieur à 5 mètres autour de moi, jusqu’à ce qu’elle me dise « Ben prends les », histoire de moins culpabiliser ensuite. Un peu comme ces gamins trop énervants à qui tu voudrais mettre une grosse claque parce qu’ils te regardent avec les yeux mouillés et reniflent bruyamment en tentant de formuler une phrase incompréhensible, tout ça parce que tu ne veux pas leur acheter de glace. Pareil. Sauf que là, c’est une glace à 200 euros, et qu’il y en a déjà un bon paquet dans le réfrigérateur. Mais bon, une nouvelle glace, c’est indispensable pour rester frais.