Je saute d’une URL à l’autre, me faufile entre les mails, me cache derrière des silences pour éviter les messages trop nombreux et laisse mon cerveau éclater dans toutes les directions. L’écran chauffe, le dos me rappelle que je ne me tiens jamais droit et je compte inlassablement les posts que je n’ai pas pu faire. Les idées sont à l’étroit, les priorités se mélangent et je cours sans savoir derrière quoi. Et quand enfin je m’arrête pour prendre une longue inspiration, j’ai l’impression de recracher un bout de vie, batterie bientôt à plat, mets vite les doigts dans la prise. L’adrénaline court encore dans mes veines mais tout est calme autour de moi, je ne suis pas dans le bon rythme comme un manchot qui joue à Guitar hero avec des phalanges brisées. A la fin de la journée, détestable sensation d’avoir perdu du temps à ne rien faire, des onglets ouverts sur des paires hors de prix et des sites qui rabâchent tous la même chose, cycle quotidien immuable à la fois inutile et vital. La jambe s’agite et tremble sans cesse comme à Fukushima, le bracelet de la montre colle au poignet et le soleil te fait oublier que la nuit a déjà commencé. On cherche à se justifier comme on peut, après tout on se reposera quand on sera mort. Enfin, sauf si l’Enfer existe vraiment.
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Attrape moi si tu peux
Posted in Lifestyle, tagged calme, courir, cycle, fatigue, horloge, i'll rest when i'll die, presse, rapide, retard, retour vers le futur, sans cesse, speed, temps, vite, yellow kid on 06/04/2011| 1 Comment »
L’édito de la fin de la semaine
Posted in Lifestyle, tagged été, calme, l edito de la fin de la semaine, prendre le temps, quotidien, sensations, vacances, yellow kid on 20/08/2010| 8 Comments »
S’endormir en caleçon avec la fenêtre entrouverte pendant que le soleil devient doux, baver sur le coussin et se réveiller devant le best of du Petit Journal. Rester assis sur un banc à manger une glace, regarder les gens passer, sentir son crâne chauffer et les lunettes fumées glisser à cause du nez qui transpire. Discuter pendant des heures sur les marches en bas de l’immeuble, voir les ados revenir de soirée la chemise déchirée et pleine de vomi, éviter l’arrosage automatique qui s’allume et écouter l’obscurité. Ne pas courir pour sauter dans la rame pendant que la sonnerie retentit, s’asseoir entre les petits vieux et les mamans qui vont au parc en espérant pouvoir respirer un peu pendant que les gosses se roulent dans l’herbe, regarder les stations défiler à travers la vitre sale. Troquer son sac à dos contre des sachets de grands magasins et contre des sacs poubelle pour faire un peu de place, c’est plus possible là. Poser sa tête sur des cuisses en mini short ou un gilet en boule, checker les updates Twitter et valider des commentaires, une canette de Dr Pepper à la main. Manger du pop corn et des M&M’s, sortir de la salle de ciné alors qu’il fait encore jour, débattre pendant des heures pour comprendre qu’au final, la toupie qui tombe ou pas, ce n’est pas le plus important. Regarder la rediffusion d’émissions débiles, celle de 3h du mat’ que personne ne voit, commander des paires de baskets sur un site cainri en écoutant la meilleure histoire d’hospitalisation du monde, reprendre une gorgée de RedBull parce qu’il faut encore qu’on le ramène en voiture avant de rentrer. Finir son édito à 15h, mais attendre un moment avant de le poster parce que ça fait peur de se dire que c’est déjà le weekend. Regarder les heures passer, vivre au ralenti tant qu’on le peut. Septembre est encore loin.