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Posts Tagged ‘autiste’

Bon, il faut vous le dire comment maintenant? Arrêtez de vous faire passer pour ce que vous n’êtes pas, ça commence à devenir fatiguant là. Rangez vos grosses lunettes, vos pantalons trop courts, vos faux T-Shirts vintage, pas de ça ici. Pas de cerveaux dévorés par des articles de magazines de mode pseudo branchouilles qui ont décrété qu’être nerd, c’était tendance. C’en est devenu tellement ridicule et galvaudé que je n’arrive même plus à écrire le mot « geek » sans avoir envie d’arracher les touches de mon clavier avec un pied de biche. Tout ça à cause d’une bande de connards qui pensent que dans « ringard », il y a « in ».

Vous tentez d’adopter des codes que vous pensez cool, sans vous rendre compte qu’ils sont des symboles durement acquis et exhibés fièrement par toute une génération d’enfants à la scolarité traumatisante. Parce qu’être un nerd aujourd’hui, c’est avoir été un enfant rejeté par ses camarades de classe, celui qui lit des livres bizarres, s’habille comme le cousin éloigné qui vit à la campagne, regarde des dessins animés nuls et écrit des histoires de super héros quand ses parents pensent qu’il dort. Il n’y avait rien de cool dans tout ça, juste des gamins plongés dans leur monde, convaincus que la roue tournerait bien un jour, attendant patiemment leur tour sous les railleries de ceux qui jouent au foot ou à la guerre avec des armes qui ne tirent pas de laser. Ceux là même qui aujourd’hui nous envient, s’inventent des souvenirs d’après midi passé devant Les Chevaliers d’Olive & Tom et Sailor Ball, balancent les deux mêmes références faussement pointues dès que l’occasion se présente. Ceux là même qui mélangent tout ce qu’ils trouvent se rapportant de près ou de loin à une culture nostalgique, sans réellement en saisir le sens et profitant de leur aisance matérielle. Ceux là même qui continuent de nous oppresser avec leur soi disant goût indiscutable, 15 ans après que la dernière sonnerie de 3ème ait retenti.

Après des années à guetter notre heure de gloire, maintenant qu’elle a enfin sonné, pourquoi vous ne nous laissez pas en profiter un peu? De toute façon le futur appartient aux nerds. Personne d’autre n’en veut.

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Enfin, je pense plutôt que je présente de légers symptômes d’autisme Asperger depuis mon enfance, et que j’ai appris à les contrôler. C’est en tout cas ce que je me suis dit en regardant « C’est ma vie » samedi dernier, émission type « Confessions Intimes » présentée par Karine Lemarchand sur M6, et dont le thème était l’autisme. Au début, je pensais twitter en direct les phases les plus drôles et surréalistes, comme devant un bon épisode de Pascal le Grand Frère, histoire de rigoler un bon coup avant de sortir manger une coupe Cookie Dough. Mais non.

Parce que le reportage est vraiment bien réalisé et que ces enfants de 7 ans et leurs mères sont super attachants, j’ai eu l’impression de regarder un film qui mériterait bon nombre de récompenses. Si l’on commence par rire des phases d’Alexis qui ne sort jamais sans un déguisement de Superman dans son cartable et veut se construire une machine à voyager dans le temps à force de regarder « Retour vers le Futur », après avoir déjà posé un verrou électronique sur sa porte pour empêcher les gens d’y pénétrer, on se laisse rapidement avoir, aspiré par leur énergie et l’envie de les soutenir dans leurs luttes quotidiennes.

J’avais pensé récupérer la vidéo et la poster en titrant « L’édito de la fin de la semaine », sans rien ajouter de plus, preuve du sentiment de déjà vu et de l’impression de me reconnaître en eux, ou du moins de trouver une réponse plausible à des questions encore en suspens. Quelque part entre le monomaniaque qui ne supporte pas le changement et s’enferme dans des habitudes ridicules, le têtu qui considère l’autisme comme un don, le taciturne incapable de communiquer et comprendre les émotions, l’éternel rêveur trop à l’étroit dans un corps d’enfant mais noyé dans un corps d’adulte. L’esprit ailleurs, le cerveau perdu dans un mélange synesthésique de couleurs et de sensations, comme si tout remontait à la surface, tout ce que j’avais caché dans la cabane sous mon bureau pendant des heures et que je ne confiais qu’à mes figurines à peine articulées. Sentiment heureusement balayé au dernier moment par l’un de ces fou rires qui soulage et désamorce la bombe avant qu’elle n’explose dans les glandes lacrymales. Parce qu’au final, ils ont tort. Tout le monde peut guérir de son enfance.

Pour voir le reportage « Ma maladie, ce monde à part » réalisé pour C’est ma vie, cliquez ici

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