Enfin, c’est pas exactement ça en fait, j’avoue. Dolla, rappeur d’Atlanta et ancien membre du groupe Da Rascals, et qui avait signé en solo sur Konvict (label dirigé par Akon) en 2007, a été abattu hier après midi dans le centre commercial Beverly Center de Los Angeles, et les raisons pour lesquelles on lui a mortellement tiré dessus sont encore inconnues. Mais le réel « intérêt », si vous me permettez la formule, c’est que Dolla avait crée un compte Twitter seulement 2 heures avant sa mort, et que sa page est devenue en l’espace de quelques heures la plus buzzée et suivie, se transformant pour l’occasion en autel dédié au MC.
Ce qui soulève plusieurs interrogations. Est ce que posséder un compte Twitter est dangereux pour la santé? A priori peut être, Diddy demandant à ses followers de lui dire de retourner se coucher lorsqu’il est malade et qu’il twitte quand même. Est ce qu’une mort peut arriver en direct sur Twitter? Oui, et on est pas à l’abri de post type « Yellow Kid a tenté de sauver une meuf dans le métro – 15:08 / Yellow Kid a un couteau dans le ventre et se vide de son sang – 15:09 / Yellow Kid sent son corps devenir froid – 15:10 / Yellow Kid dit salut l’artiste à tous ses potos et followers – 15:11 ». Est ce que Twitter permet de créer un réel buzz? Oui, mais à condition de poster des photos en tenue latex comme Kim Kardashian, des jeux concours intelligents comme Diddy, ou de mourir comme Dolla (premier utilisateur de Twitter -relativement- connu à mourir d’ailleurs).
Pourquoi toute ces questions fondamentales? Tout simplement parce que je ne comprends pourquoi cet engouement soudain. Je suis bien conscient que Twitter est le prochain gros truc et que je devrai m’y mettre, mais j’ai pas envie de vous emmerder toutes les deux minutes à vous dire que je me suis lavé les mains avant de manger, que j’ai envie de faire pipi mais que je suis en réunion, ou que je marche dans la street et qu’il pleut. Parce que le buzz autour du rappeur du gouffre qu’était Dolla ne vient pas du fait qu’il était sur Twitter, mais bien du fait qu’il est mort, tout simplement. Parce que la génération virtuelle que nous sommes a pris l’habitude d’étaler ses sentiments profonds à la vue de tous au travers du web 2.0, alors venir twitter des RIP sur la page d’une personne décédée et déposer des comments en guise de roses électroniques sur une tombe sociale, ça ne surprend que les vieux journalistes ou les bloggeurs déconnectés de la réalité.
Parce qu’au final nous sommes une génération bousillée qui va trop vite et que personne ne comprend, même plus nous mêmes.
The Yellow Kid 