La première fois que je suis allé à Disneyland, ça s’appelait encore Eurodisney, et tout le monde pensait s’enrichir en achetant des actions du parc. On était en équipe, mon oncle n’avait pas 30 ans, ses filles de 20 ans n’étaient pas encore nées et on coinçait des pailles dans nos casquettes pour faire croire qu’on avait des micros d’agents secrets. On attaquait les files de tous les côtés pour gratter 5 minutes d’attente, on convulsait devant les sabres laser en plastique et le Temple du Péril d’Indiana Jones était fermé. J’ai patienté 15 véritables années avant de pouvoir monter sur ce charriot minable, persuadé que des visiteurs étaient morts à cause de cette attraction hors du commun, d’où les fermetures à répétition. Mais avant même que je lève les bras en hurlant, le tour était fini et on me poussait vers la sortie. C’était un peu comme coucher avec la plus belle fille du lycée en étant puceau quoi.
Tout me semblait gigantesque, j’avais l’impression de marcher au milieu d’un cello et je pensais que les voitures d’Autopia pouvaient me ramener chez moi. Avec le temps, j’ai découvert les peintures usées par le soleil, les décors en carton pâte et les logos Orange au dessus de « Small World ». Et en un instant, tout m’a semblé minuscule, fragile, presque ringard. Alors merci pour cette vidéo en tilt-shift qui pendant 2min39 a réussi à rendre un peu de magie à cet univers, et me donne envie de laisser mes petites cousines me traîner dans Discoveryland.