J’ai toujours eu un rapport conflictuel avec les deux roues. Le seul souvenir à vélo que j’ai, c’est la fois où je me suis brisé la nuque en faisant un salto avec mon Shimano 6 vitesses jaune et vert fluo. A l’époque on risquait notre vie chaque mercredi après midi en descendant celle que l’on appelait « La pente de la mort ». Rien que ça. Plus de 500 mètres de goudron oblique, qui s’achevaient avec un dos d’âne et un virage où il aura fallu attendre 20 accidents avant qu’ils placent un miroir permettant de voir qui arrivait en face. Parfois avec le vent dans le dos et en pédalant à fond, on atteignait les 42km/h, le compteur à piles accroché au guidon faisant foi. Ce jour là je n’étais pas particulièrement rapide, pour ne pas dire super lent. Le vent ne m’arrachait pas de larme, je n’avais pas l’impression d’être à bord du Millenium Falcon, et pourtant j’ai eu un réflexe débile, celui qui n’arrive qu’une fois dans ta vie parce que tu retiens immédiatement la leçon: j’ai freiné avec le frein avant uniquement. Le temps que je réalise, mon corps avait fait un tour et demi en l’air, comme un bonhomme de babyfoot, et je me suis planté dans le sol la tête la première, en imitant Dhalsim qui rate son coup. En tout cas moi, j’ai pas raté mon cou, qui a fait un drôle de bruit au contact du bitume, bruit que j’ai vite oublié lorsqu’une bosse énorme a poussé sur ma tête comme un pop up.
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Les grands moments de solitude
Posted in Lifestyle, Photo, tagged 1100, 125, accélérer, accident, adolescence, arrière, bécane, chappy, chute, cm3, cylindrée, deux roues, enfance, entrainement, fail, GSXR, les grands moments de solitude, moto, pédaler, pw50, roue, rouler, scooter, shimano, souvenir, street hawk, tomber, tonerre mécanique, vélo, vitesse, vtt, wheeling, yamaha, yellow kid on 03/03/2011| 6 Comments »
L’édito de la fin de la semaine
Posted in Lifestyle, tagged adolescence, apprendre, existence, grandir, l edito de la fin de la semaine, murir, périodes, souvenir, vie, vieillir, yellow kid on 04/02/2011| 6 Comments »
Mordre son pied. Sourire aux inconnus, pleurer avec ses proches. Vomir tout ce qui est avalé, qu’importe l’heure du jour ou de la nuit. Grandir. Se traîner sur la moquette en grenouillère. Regarder ailleurs quand on te parle. Etre fasciné par tout ce qui roule ou fait du bruit. Baver. Grandir. Courir dans tous les sens, tomber, se relever, et continuer de courir dans tous les sens. Glisser sa dent sous l’oreiller. Regarder les fourmis, arracher une antenne pour voir si elles deviennent agressives. Laisser une coccinelle courir sur son doigt pendant qu’on compte les points. Faire semblant de dormir pour que ta mère te porte entre la voiture et le lit. Grandir. Poser des questions bêtes qui embarrassent. Se cacher des heures sous le bureau, sans raison. Construire une cabane avec une couverture. Tenter des cascades mortelles avec des chutes de près de 30cm de haut. Les réussir. Grandir. Courir dans tous les sens, tomber, feinter l’entorse pour essayer de tempérer la honte. S’asseoir au fond, tousser parce qu’on veut faire comme les grands même si c’est vraiment dégueulasse. Comprendre la différence entre les marques et les imitations, vouloir les marques. Faire une fausse signature, se faire attraper par le prof, mettre du blanc et faire signer le tout à sa grand mère entre deux bisous. Grandir. Sortir. Boire. Une fois, c’est suffisant, plus jamais ça. Répondre, se prendre des claques, penser que le monde entier s’est ligué contre soi. Essayer de faire des roues arrière en scooter, squatter chez cette fille qui a un grand jardin et une piscine, maudire ce putain de bouton sur le nez. Grandir. Etre livré à soi même. Faire des nuits blanches, pas toujours chez soi. Essayer de deviner lesquels s’en sortiront. Ne pas trouver de réponse. Ne pas aller en TD, réussir ses examens de justesse, ne pas en tirer de leçon. Vivre en ayant l’impression de profiter de chaque instant. Se tromper. Grandir. Voir les autres se marier, se quitter, faire des enfants, s’éloigner. Passer plus de temps avec ses collègues d’open space qu’avec sa copine ou ses parents. Prendre des kilos impossibles à perdre. Constater qu’il y a plus de doigts que d’amis proches. Regarder le temps passer tellement vite, un jour compte triple. Vouloir enfin parler de soi. Eteindre son ordinateur. Vieillir.