En général on sait tout de suite quand on a affaire à une journée de merde. Je ne parle pas de ces conneries de pied gauche quand on sort du lit, non. Je parle de la migraine dès le réveil, du soleil qui brille et t’encourage à sortir en mode mi-saison alors qu’il fait 5°, du fond de la poubelle qui se déchire au moment où tu vas la jeter dans le container, de l’ascenseur qui n’arrive jamais. J’ai essayé de faire la sourde oreille, de me convaincre que ces signes avant-coureurs n’étaient que le fruit de mon imagination. Que la batterie déchargée de mon iPod, ma sale peau, ma gorge prise et mon mal de dos n’étaient que broutilles. Mais quand les portes du métro se sont refermées juste devant moi parce qu’un vieux a freiné mon élan en restant au milieu du quai, et que le panneau a affiché 8 minutes d’attente, j’ai su. La journée de merde avait officiellement commencé.
Selon l’heure à laquelle tu prends le métro, tu rencontres un type de population différent. La plupart du temps, je me retrouve avec les vieilles qui vont faire leurs courses, les serveuses moches qui vont prendre leur service et les gens en retard. Ce matin, il y a eu le combo à double tranchant, celui qui est aussi imprévisible que le sexe d’une prostituée thaïlandaise: un père célibataire et ses trois enfants. Soit ils sont adorables et tu peux jouer à faire des grimaces avec eux jusqu’à ce qu’ils s’inclinent face à ton imitation de Daena dans La Planète des Singes, soit ils sont détestables et tu as envie de leur mettre des claques jusqu’à ce qu’ils aient les yeux derrière la tête. Journée de merde oblige, je me suis retrouvé dans le deuxième cas.
Je hais lorsque tu sens venir les choses mais que tu ne fais rien pour les empêcher, trop faible pour anticiper physiquement la catastrophe. Le métro allait vite, trop vite. J’étais debout à côté du trio démoniaque, qui mangeait des croissants en laissant des miettes partout et s’agitait à la moindre accélération de la rame sans se tenir aux barres. Un coup de frein trop sec et ce qui était écrit se produisit: l’un des gamins a perdu l’équilibre, et a marché sur ma Jordan. L’action s’est déroulée au ralenti, et la douleur physique a instantanément cédé la place au déchirement psychologique. D’autant plus qu’il devait revenir d’un trekking au Népal vu la trace de boue sèche qu’a laissé sa semelle sur mes orteils (toebox pour les intimes). Un joli contraste avec le nubuck noir des mes IV Black Cat.
Certes, c’est loin d’être ma paire préférée, mais une Jordan reste une Jordan. Un vrai sneakerhead chérit chacune de ses acquisitions, les couche tendrement dans leur boîte le soir et préfère avouer où se cachent Jean Moulin et les résistants plutôt que de donner l’URL de son shop caché. Parce que oui, malgré les liens que l’on partage avec les autres, on a tous un site que l’on garde aussi secret que le véritable âge de Beyoncé. En tout cas je crois que si j’avais eu une autre paire aux pieds, comme les Carmine, les Bordeaux ou les South Beach, vous auriez lu sur Twitter qu’un enfant a été retrouvé mort dans le métro ce matin, les pieds coupés et enfoncés dans plusieurs de ses orifices. Parce que comme dirait Bouygues Télécom, c’est un peu ce que je ressens quand quelqu’un marche sur mes Jordan.
Ow.
Je veux ce chien.
Mort ou vif.
[…] This post was mentioned on Twitter by Dimitri Delattre, Truk and G-rem, The Yellow Kid. The Yellow Kid said: Il y a des jours où tu sais que tu vas passer une journée de merde. Comme aujourd'hui par exemple. http://bit.ly/fwkPGs […]
Il manque l’épilogue là. Il s’est excusé? Tu lui a fait des gros yeux et il a pleuré? Ou alors tu as fait comme si de rien été et lui aussi?
Si tel est le cas, sache que je m’incline devant ton self-control Kwai Chang Caine-esque. :s
J’ai fait les yeux revolver (pas comme Marc Lavoine) et il m’a pas calculé. Alors j’ai fixé le père, qui a fait semblant de pas me voir et n’a rien dit. Si les gens ne savent pas éduquer leurs enfants, je peux rien faire… Et puis une meuf mignonne attendait de voir ma réaction, j’ai pas voulu passer un fou, j’ai tenté de conserver ma dignité.
Et là imagine que l’autre meuf c’était AUSSI une sneakerhead, qui attendais de voir si tu tenais à ta paire de jordan?? 😉
Ah nooooon…
Quel dommage!! J’ai aimé le début bien écrit et inspiré, mais très vite gâché par cette histoire de step on my J’s …
Sérieusement… Tu peux mieu faire!! On s en branle qu un gamin ai marché sur ta pompe, c est bidon comme story!
Stp fais moi une fin alternative! Je te met au défis!!
Réponse obligatoire 😉
glover tu dois etre ce genre de type en mocassin toute l’année haha
Non j suis stylé t imagine même pas! lol