Pour vous c’est un simple bout de daim, pour moi c’est un bout de mon innocence. A l’époque mon père traversait l’Atlantique deux fois par an (j’ai jamais compris pourquoi et je crois que je veux pas savoir) et à chaque fois qu’il revenait c’était Noël en plein été. Le temps béni où je portais un pantalon de culturiste avec des triangles gris imprimés, un T-Shirt Jordan « Rookie Of The Year » et un sac à dos Bulls. J’avais deux rangées de dents comme les requins, une boucle d’oreille Nike du marché et dans le cartable, un Giraya Ninja avec les bras en caoutchouc recouverts de poussière. Je rêvais d’une casquette des Redskins et j’étais encore traumatisé par les Air Tech Challenge jaunes que j’avais eu l’année précédente, dont le coloris improbable semblait rendre fou des gars deux fois plus vieux que moi. En gros, rien ne m’avait préparé à la claque des Jordans VII Bordeaux.
J’ai mis des années à retrouver leur nom, j’avais l’impression d’avoir rêvé, de ne pas avoir mis mon pied dans cette oeuvre d’art multicolore, jusqu’à ce que je retrouve une photo de moi, hoodie / jeans clair / Bordeaux / casquette Bulls. Au top comme René, comme rarement je l’ai été. Comme toutes les paires de cette période, je les ai mises 4 fois par semaine (sauf les jours d’EPS et de basket), pendant un an, le temps que mon gros orteil sculpte une marque indélébile à l’avant, dernière étape avant de trouer complètement le velours gris clair. Au moment de balancer ce bout d’histoire à la poubelle, j’ai découpé la languette que j’ai gardé comme une relique précieuse pendant des années, à côté des systèmes Pump éventrés et des lacelocks des VI volés à Décathlon.
L’année qui a suivi j’ai eu droit aux VIII Aqua, qui m’ont évidemment laissé elles aussi une empreinte indélébile, mais sans comparaison aucune avec les Bordeaux. Alors en avril 2011, si vous n’avez pas de nouvelles de moi pendant plusieurs jours, c’est que je suis blotti en boule avec entre les bras plusieurs paires de ce modèle légendaire qui n’a jamais été réédité en 20 ans. En même temps c’est logique, vu que le Bordeaux se bonifie avec l’âge.
Perso, je suis pas fan mais je comprends le délire.
Je vendrais mes gosses pour une paire de AIR RAID de 92.
[…] This post was mentioned on Twitter by Aurelien. Aurelien said: RT @Yellow_Kid: Réédition des Jordan VII Bordeaux, le modèle qui m'a traumatisé quand j'étais jeune http://bit.ly/evRnB0 #sneakerlover […]
Aaaaaahhhhhh!!!! ca va etre long jusqu’en avril…. très long….
Et la casquette redskins…. le must de l’époque! j’ai fait chier mes parents pendant 3 mois pour qu’ils m’en achetent une, et au final ils ont craqués! Elle est toute défoncée mais je l’ai toujours!!
Merde.. la nostalgie s’empare de moi…
« le temps que mon gros orteil sculpte une marque indélébile à l’avant, dernière étape avant de trouer complètement le velours gris clair. »
La même! Je me rappelle rentrant chez moi, croisé une brigade de crs à pieds qui se retourne les uns après les autres sur ma Jordan. Merci pour le nom à chaque fois entre amis on me dit les Olympics.
J’ai jamais compris pourquoi les mecs mettent pas leur top shoes pour jouer au basket!??? Si quelqu’un sait balancer l’info parce-que je sais pas pourquoi mais je faisais la même chose…
@Antipode
C’est pour les garder plus longtemps.
i miss my Air force V !
les » puristes » crient deja au scandale avec cette réédition
celle que j’attends le plus cette année, la 11 concorde
OOOoooohhh yeah !
Ai-je besoin de préciser ?
Elles seront miennes…
Moi je les détestais car un gars de ma classe les avait mais il touchait pas une bille au basket mais mes LA GEAR m’ont suffit ^^ sinon j’aime ton délire ça rappelle des souvenirs 🙂
Par contre je ne sais pas si je double ou pas car ce n’est apparemment pas la box d’origine 😦