L’édito de la fin de la semaine

Je mets mes mains sur mes yeux et je crie « Je suis caché ». Donc je deviens invisible et vous ne me voyez pas. Si vous ne me voyez pas, ça veut dire que je ne suis pas là et si je ne suis pas là, ça veut dire qu’il n’y a pas d’édito. CQFD. Enfin, si seulement c’était aussi simple. Mettre ses mains sur ses yeux pour devenir invisible. Je me suis souvent demandé quel super pouvoir j’aimerais bien avoir, et être invisible c’est quand même cool quand on y pense. Tu crois que je suis pas là, mais je suis là, et je vois / entends / touche tout. D’ailleurs ça me rappelle ce vieux dessin animé érotique que M6 rediffusait sans cesse, où une blonde plantureuse se faisait violer par un homme invisible. Quand tu es invisible tu peux faire n’importe quoi, vider un coffre fort, te balader à poil, danser sur du David Guetta, personne n’en saura jamais rien. Mais ça reste limité quand même.

Pendant un long moment, j’ai surtout voulu avoir les griffes de Serval, et son pouvoir auto-guérisseur. Aujourd’hui encore, je me surprends à déchirer des poteaux électriques avec mes griffes invisibles, et à hurler comme l’Arme X quand je sors de ma baignoire. Mais quand ils ont commencé à explorer son cerveau et à voir que son histoire personnelle était chaotique et que c’était un fou dans sa tête à cause de tout ça, ça m’a un peu refroidi. Puis est venu le temps de la télékinésie, qui peut s’avérer très pratique, pour attraper une canette de Dr Pepper sans lâcher ta manette ou soulever le canapé pour passer le balai en même temps. Mais depuis que j’arrive à ouvrir les portes automatiques du métro d’un simple geste de la main, je trouve ça moins impressionnant en fait. Par contre, j’ai toujours eu peur de la télépathie, savoir ce que les gens ont réellement au fond d’eux a un côté effrayant. Tu peux tomber sur des trucs de dingue, et puis c’est mieux de se fier à ton instinct. Ce qui au passage élimine les pouvoirs de Peter Parker.

Voler? J’ai mis du temps à désirer ce pouvoir, sûrement à cause de ce rêve que je fais chaque fois que je suis malade, où je tombe d’un pont dans un trou sans fin, comme Seyar après avoir reçu les météores du Pégase Noir. Je fais aussi un autre rêve quand j’ai de la fièvre, où je cours sur place sans pouvoir avancer, et un dernier où des boules métalliques géantes vont et viennent dans un décor style Tron, et où quelqu’un crie à chaque fois qu’elles se croisent, mais bon ça on s’en fout. Il parait que pouvoir voler est le plus vieux rêve de l’Homme, mais je vois pas l’intérêt de voler si ça se fait pas dans des conditions agréables. Soit tu voles lentement et c’est super nul, soit tu voles vite et tu es aveuglé par le vent et tu as froid (demande à Videl si tu me crois pas). La solution alors est d’avoir les capacités de Superman, mais je trouve ça inintéressant, j’aime pas les capotes en plomb et Bill m’a convaincu avec son monologue qui explique que Superman met un costume lorsqu’il devient Clark Kent (qui représente la vision péjorative des terriens vu par un kryptonien). Et puis j’ai du mal avec les héros qui peuvent tout faire, tout sauver et détruire l’humanité d’un claquement de doigt. Ca doit être pour ça que je préfère Batman ou Iron Man, de simples humains moins lisses, sans pouvoirs et qui doivent tout à leur intelligence et leur travail acharné. Et qui accessoirement, sont aussi milliardaires et couchent avec des mannequins.

Au final, ça laisse pas beaucoup de pouvoirs exceptionnels. Et je ne parle pas des aptitudes anecdotiques, genre maîtriser la glace ou le feu, avoir une bague verte, être plus fort que Sébastien Flute au tir à l’arc, avoir de longs poils bleus ou pouvoir se démultiplier. Des trucs qui ne font rêver personne quoi. Et comme en général chaque pouvoir attrayant est assorti d’une contrainte assez lourde (maîtriser la chance mais avoir l’oeil qui brille, être le meilleur télékinésiste mais devoir concentrer son pouvoir sur son bras rongé par un virus bionique), ce qui est quasi-synonyme d’une mort certaine et précipitée, c’est peut être mieux d’être Rick Jones en fin de compte. Parce qu’il ne faut pas oublier qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.