Vous ne le verrez pas parce que vous lirez tout d’un coup une fois que j’aurais corrigé le brouillon, mais je viens de passer 10 minutes à chercher une phrase d’intro avant de commencer à écrire. Impossible de démarrer. D’habitude je tape un mot et le reste coule sans trop réfléchir, en quasi one-shot comme Jalane et Nuttea. Mais ce soir, page HTML blanche, rien ne sort. En même temps vous m’avez pas aidé faut dire. Parce que depuis ce matin, j’ai l’impression que des milliers de pupilles me scrutent, à tort d’ailleurs. C’est un peu le trac avant de monter sur scène, il parait que les premières minutes sont les plus dures, qu’après ça roule tout seul. Mon cul ouais. Je suis sur scène et ils ont oublié d’éteindre les lumières dans la salle, je vois le public et j’ai beau utiliser des techniques nazes comme imaginer tout le monde à poil, ça marche pas (même si j’aime bien te voir toute nue, oui toi la fille au fond). Pourquoi je me prends la tête? Pour rien en fait. Comme d’hab. Et on a beau me le répéter et m’encourager à écrire pour me remettre dans le bain tout de suite (la fameuse technique du « bois lorsque tu commences à avoir la gueule de bois et ça ira mieux »), je reste figé. Pour des raisons tellement pourries que j’ai même honte de les avouer, alors que Dieu sait que j’ai déjà dit de la merde dans les précédents éditos.
En fait le problème, c’est que j’ai eu la désagréable sensation que le blog m’échappait aujourd’hui. C’est un peu comme si on était tranquillement posés dans mon salon comme à l’accoutumée, qu’on parlait de tout et de rien (en l’occurrence de la fameuse interview) et qu’en me retournant pour attraper mon verre, je me rendais compte qu’il y a avait 4500 personnes dans le couloir de l’entrée, et que ça continuait de rentrer par les fenêtres, l’évier et la grille d’aération dans la salle de bain. Une espèce de marée humaine inattendue et incontrôlable qui envahit mon champ de vision sans crier gare. J’imagine que c’est ce qu’on ressent quand on se prend les Météores de Pégase en pleine tête sans protection, ça pleut dans tous les sens et tu restes KO, sans savoir si tu es debout contre un mur ou allongé sur le sol. Le pire, c’est que les invités choisissent toujours le moment où c’est le bordel chez toi pour se pointer à l’improviste, et tu es obligé de ranger en catastrophe pour que ce soit un minimum présentable, la honte sinon, ils vont penser quoi de toi? Ceux qui ont l’habitude de squatter ton canapé depuis le début ne remarquent plus tout ça, mais les nouveaux venus eux voient tout. Et en général, les explications pitoyables du type « ouais mais je suis en train de refaire la peinture, ça sera neuf dans quelques semaines » ou « faites pas attention aux trucs qui trainent et au linge sale, normalement tout est nickel », ben elles passent pas et pire, elles t’enfoncent. Parce que tu attires l’attention sur ce que tu voudrais cacher justement. Comportement tellement débile qu’on le reproduit tous au pire des moments, inévitablement.
Alors qu’à bien reconsidérer la question, il n’y a aucun stress particulier à avoir. Que j’écrive pour 10 ou 10 000 personnes, c’est la même chose pour moi, car au final il n’y a que l’avis d’une poignée de personne que j’admire sincèrement qui peut m’affecter (quand je dis affecter, c’est genre me travailler pendant des jours, et m’empêcher de garder une expression humaine quand leurs critiques m’arrachent l’estomac comme un piment mexicain trempé dans du wasabi au poivre). C’est pas que je m’en fous de vous hein, pas du tout, mais on est tous derrière nos écrans à imaginer à quoi on ressemble en vrai, mais rien de plus la plupart du temps, et puis au pire on ferme la fenêtre et on passe à autre chose (à YouPorn en 3D par exemple). D’autant plus que je n’ai rien à revendiquer, je ne prétends pas être un porte-parole de quoi que ce soit ou détenir la vérité ultime, d’ailleurs ça tombe bien parce que c’est pas ce qu’on attend de moi. Je suis juste un gars comme toi, qui a grandi entre les dessins animés, les bandes-dessinées de tous horizons, les baskets qui montent jusqu’au milieu du tibia et le rap. Et qui a envie d’écrire sur tout et n’importe quoi, de passer d’une blague vaseuse à un thème sérieux sans que je m’y attende moi même (d’ailleurs si les gens qui sont arrivés sur mon article Sexion d’Assaut font comme moi et lisent tous les posts précédents pour recadrer le blog sur lequel ils sont et mieux interpréter ce qui est écrit, ils ont dû être égarés, j’aurais bien aimé voir les diverses réactions). Et qui forcément, écrit simplement ce qu’il aurait aimé lire ailleurs et qu’il ne trouve nulle part.
A vrai dire, je crois que tout ça est une question d’exigence, que je suis volontairement trop dur avec moi-même, pour me pousser à me dépasser. Comme si je ne pouvais prendre une impulsion suffisante qu’après avoir pris appui au fond du trou. Ca me rappelle quand je jouais au basket, j’avais une dizaine d’années, et j’adorais être celui qui a le ballon à 1 seconde de la fin et tente le tir à 3 points alors que son équipe est menée de 2 points. Jambes serrées, poignet cassé au dessus de la tête, langue tirée comme Michael, le ballon suit sa course en arc de cercle vers le panier, enveloppé dans le silence. Et j’espère qu’il va rentrer.
Merci keedzy la le week-end peu commencé (a 3h41 du mat), l’édito c’est le moment ou je lis le plus dans la semaine et franchement Psartek comme dirais nos amis de Barbes.
Même ceux qui connaissent la maison depuis un bail restent toujours pris au piège de la
vanne surprise qui t’arrache un sourire en fin d’intro.
Au final c’est sûrement pour ça qu’on revient, l’assurance de trouver les textes qui te font te lever de joie comme lorsque que le tir au buzzer entre miraculeusement dans l’arceau ..
Les nouveaux, eux, trouveront leur marque en jettant un œil sur les highlights précédents ..
Bon, comme d’habitude. J’adore tes éditos de fin de semaine!
Bon w.e à tous
Mais pourquoi l’édito de la fin de la semaine porte-t-il toujours la date du 12 Mai 2008?? si raison il y a bien sur…
La raison c’est que j’ai détourné la pochette du single de Sefyu, et comme tu peux t’en rendre compte, ma connaissance de Photoshop était très limitée à cette époque
Ou peut être qu’il y a aussi une raison cachée, un easter egg, va savoir
AAAAAAaaaaaaaahhhhh d’accords, d’accords…. j’essayer de lire les « coupures » à droite de l’image… maintenant je devine le « suis-je le gardien de mon frère », c’est évident!
Ou pas, merci pour la torture morale qu’est la dernière phrase, bonne continuation!
Déçu, t’as pas mis d’hyperlink sur « Youporn en 3D » !
Jolie plume en tout cas, je fais parti de ces nouveaux lecteurs (redirigés par ici via le Twitter des Haterz, « Coucou! »), et, car nos cultures et références sont semblables (tu évoquais les comics et les sneakers), je me plais bien par ici. Je passerai régulièrement à l’avenir !
Du lourd comme à chaque édito !
Hey faudrait t’habituer a voir de plus en plus de nouvelles têtes, j’ai l’impression que petit à petit tu es en train de devenir ce qu’ils appellent « un blogueur influent », le genre de gars dont les textes sont cités à gauche à droite et forcément ça attire les « inconnus » dans ton salon.
Pour paraphraser Keny Arkana, parfois le succès fait peur. Mais ça va je trouve que t’as pas trop changé pour l’instant !
Pareil que Yacine_ et buskape , pour moi t’as pas changé, et si je fais partie des premiers à squatter ton canapé virtuel je me sens toujours à l’aise ici!
Alors même si le train de mes injures roule sur les rails de ton indifférence, je continuerai à passer, retweeter (il est où ce bouton promis dans l’édito de fin d’année 2009? 😉 ), parce que ton site rempli exactement la fonction pour laquelle tu l’a créé: lire ici ce qu’on trouve pas ailleurs.
Et tenir ses engagements, ne pas prendre la grosse tête, après tout ce temps et toute cette renommée, c’est louable.
Je bois à ta santé, Sky sec, b’sartek.
Au fait les gars, entre hommes on se comprend et on s’épanche pas mais vos messages me touchent, vraiment. Merci.