Je ne sais pas si c’est parce que j’ai déjà parlé des mecs qui manipulent les cartes comme Gambit (et se font parfois appeler « magiciens » parce qu’arnaqueur c’est un peu péjoratif), mais toujours est il que les gars de Pokerlistings, un site de poker en ligne, m’ont proposé d’écrire un post sur le Poker. Au début, j’ai été franc et j’ai expliqué que je ne voyais pas trop le rapport avec mon blog, puis je me suis ravisé et je me suis dit après tout pourquoi pas, ça peut être marrant (et gratifiant, ne nous mentons pas non plus), et ça me rappelle les freestyles de la belle époque du rap français où il fallait placer des mots au milieu de l’improvisation tout en conservant le sens général et les punchlines. Mais problème: impossible de trouver un thème.
J’ai cherché pendant un moment, j’ai tout envisagé, surtout le pire. J’ai même essayé de tomber dans la facilité. J’ai pensé décrire l’une de nos soirées poker façon Desperate Housewives, où on se lâche des dossiers gardés secrets pendant des années (avant de tout détailler naturellement parce qu’on a oublié qu’ils étaient secrets), où on se raconte nos dernières sorties minables dans des soirées improbables, où on met du gras sur les cartes à cause des chips et d’où je sors avec des milliers d’éditos en tête, que j’oublie une fois le soleil levé et les cartes couchées. Mais comme il est souvent impossible de déterminer les moments de vrai bluff, et que la seule anecdote marrante c’est la fois où mon pote a crié « carpet » au lieu de « all in » pour faire tapis (et que j’ai un peu honte pour lui), j’ai écarté cette idée.
Il a fallu explorer d’autres pistes, et forcément, quand je commence à trop réfléchir, je divague complètement et très souvent, ça donne de la merde, appelons un chat un keyboard cat. Vous avez donc évité une métaphore filée ultra laborieuse sur le poker et les relations amoureuses, sur le bluff, les signes qui trahissent son jeu, avoir les jetons, le poker gratuit contre les cash games, les périodes de rush, l’as de trèfle qui pique ton coeur, la difficulté de gérer une situation Under The Gun, et quand j’en suis arrivé à réfléchir sur les Heads Up et les parties à plusieurs, je me suis mis de l’eau sur le visage et je suis sorti prendre l’air avant de pondre un truc glauque, ambiance SAS.
Et comme je suis un escroc mais pas trop, je n’ai même pas envisagé une seconde de balancer une description basique qui donnerait les règles de base du Texas Hold’Em et les différences entre le Limit et le No-Limit, parce que je n’y vois aucun intérêt, et surtout parce que je suis loin de maîtriser toutes les subtilités du jeu. Malgré le fait que je squatte les émissions nocturnes de NRJ12 ou Direct 8, que je connais Elky depuis l’époque où il avait les cheveux roses et jouait à StarCraft, que je garde en tête qu’un tournoi peut se jouer à la River, que je respecte des gars comme Dario Minieri et que je sais qu’une paire contre deux overcards c’est un coin flip. Et que ce ne sont pas les cartes qui sont importantes, c’est ce que vous en faites (Patrick, si tu me lis, on peut t’appeler Maurice ou pas alors?).
Tout ça pour me rendre compte que c’était beaucoup moins simple que je ne le pensais en fait. Mais mon goût du challenge étant le plus fort, au final j’ai accepté, et je crois même que j’ai trouvé un angle d’attaque. Reste à voir ce que ça donne maintenant.
Je ne savais pas que tu jouais au poker 🙂 ! Va falloir se faire une petite partie !
Bien joué…
On t’engraisse en lisant ton article, mais un jour on te reprendra tout cet argent! Rdv autour d’une table mec!
Rassures moi , tu parles bien du street ?