Pas envie d’écrire. Pas envie de me forcer, de maquiller le sang sur mon front et de forcer mon sourire. Pas envie d’être parmi ceux qui cherchent à plaire en découpant la réalité pour n’en garder que les morceaux qui brillent, qui enveloppent leur égo surdimensionné dans une pochette cadeau qu’ils offrent aux premiers venus, aux derniers aussi d’ailleurs. Entre ce que l’on est, ce que l’on croît être et ce que les gens perçoivent chez nous, le chemin est long et ses embûches ont eu raison de moi ce soir. Je vous laisse avec ceux qu’on croit être intéressants alors qu’ils sont intéressés, qui se vendent tellement bien que leur masque devient naturel. Tout ça pour gagner un peu d’attention, exister dans l’oeil ou le reader de l’autre, sentir des pas et des regards dans leur dos, on ne se déboîte jamais autant les hanches que lorsqu’on est suivi. Ils devraient remercier chaque jour Internet, celui qui déguise les narcissiques maladifs en amis qu’on aimerait avoir, bien au chaud derrière leur masque décoré de rapidité, de pertinence et d’humour. Je vous vois déjà, penser que j’utilise la technique de B-Rabbit, dénigrer ce que je suis pour ne pas subir vos reproches, pour faire passer la pilule. Mais c’est faux. J’ai cessé de meurtrir mon amour propre quand j’ai compris qu’il n’avait rien à faire ici. Que tout n’était qu’un grand spectacle, qu’illusions et tours de passe passe plus ou moins évidents se mélangeaient et disparaissaient, aspirés par la corbeille vide. Alors pas de représentation pour moi ce soir, j’ai des traits à placer sous la plante de mon pied droit tous les 2 pas, des marches à descendre plus vite que celui devant moi, des vies de passants à imaginer, des itinéraires millimétrés à respecter et des humeurs à assortir à la couleur des chansons que j’écoute en boucle. Vous me raconterez ce que j’ai raté, je vous fais confiance.
Sur le declin ? Mdr
Un texte vraiment fou, bravo.
« des humeurs à assortir à la couleur des chansons que j’écoute en boucle » Et t’écoute quoi?
Ca dépend du moment, des morceaux bleus nuit, jaunes, violet avec des taches noires, rouges ou argentés
C’est marrant, le theme et contenu de ton blog sont a l’exact opposé de ce genre de billet : des trucs pas très « impliquant », ou tu ne te dévoiles pas du tout, et assez futiles, qu’on penserait pas venir d’un mec qui a ce genre de réflexion en parallèle. Ca me plait bien, du coup, comme souvent les gens qui doutent beaucoup.
«Ce grand malheur de ne pouvoir être seul! …» a dit quelque part La Bruyère, comme pour faire honte à tous ceux qui courent s’oublier dans la foule, craignant sans doute de ne pouvoir se supporter eux-mêmes.
«Presque tous nos malheurs nous viennent de n’avoir pas su rester dans notre chambre,» dit un autre sage, Pascal, je crois, rappelant ainsi dans la cellule du recueillement tous ces affolés qui cherchent le bonheur dans le mouvement et dans une prostitution que je pourrais appeler fraternitaire, si je voulais parler la belle langue de mon siècle.
Moi j’aime bien les gens qui parlent dans mon dos….
ça occupe mon cul !
Bon Post Ami (en petite forme !)
Lamodelamour
God, you haven’t changed a bit; haven’t read those lyrics in a long time. Keep writing YOUR words… more often…