L’annonce avait fait l’effet d’une bombe: Todd McFarlane, Jim Lee, Erik Larsen, Rob Liefeld, Marc Silvestri, Whilce Portacio et Jim Valentino ont coupé tout lien avec Marvel et DC, et ont choisi de se poser en alternative aux deux géants en créant leur propre maison d’édition: Image Comics. Avec de nouveaux personnages et univers, une technique soignée (notamment au niveau des couleurs), un support de qualité (vive le papier glacé) et un dynamisme beaucoup plus important que chez Marvel, Image a réussi en un an à imposer sa griffe dans cet univers fermé. La bataille fait rage, et chacun sort des arguments de poids.
Image a dégainé direct des séries jeunes, fraîches et rythmées. Avec Gen13 et WildC.A.T.S, Jim Lee frappe fort et confirme ses propos provocateurs (en gros, « fuck Marvel, je reviendrai jamais, j’emmerde les X-Men et Chris Claremont »), tout en continuant d’alimenter son amour pour les équipes de super héros, les filles ultra sexy et puissantes, et les mecs cool et super musclés. En fait, c’est un peu à cause de lui qu’on stoppe tous notre croissance en faisant des pompes tous les jours, pour ressembler à Grifter et pécho Roxy ou Rainmaker.
J’accroche moyennement au Savage Dragon d’Erik Larsen, un peu trop proche de Hulk pour moi (surtout que Peter David et Gary Frank font un travail monstrueux sur la série en ce moment, l’un des meilleurs titres Marvel si vous voulez mon avis), le Cyberforce des frères Silvestri est cool mais les personnages manquent de personnalité, et j’ai vraiment du mal avec les dessins de Rob Liefeld sur Youngblood. Je sais pas, peut être que je prendrai plus de plaisir à la relecture mais là, mon esprit est ailleurs. En Enfer pour être plus précis.
Parce que la série qui justifie à elle seule la création d’Image reste pour moi Spawn, de Todd McFarlane. Partant d’un postulat ultra basique (un soldat d’élite vend son âme au Diable pour revenir sur Terre auprès de sa femme, se fait arnaquer et devient un rejeton de l’enfer doté de pouvoirs maléfiques), McFarlane développe un univers et des personnages travaillés. On sent qu’il maîtrise entièrement son sujet, qu’il pose les pièces d’un puzzle les unes après les autres et que la série réserve son lot de rebondissements et de révélations. Espérons qu’il ait le temps de tout exploiter, et que le titre ne sera pas stoppé prématurément. Et même si je n’étais pas un grand fan de la toile spaghetti et de Peter Parker avec une banane à l’époque où McFarlane s’occupait de Spider-Man, force est de constater que ses dessins sur Spawn frisent la perfection. Le genre de comics dont vous parlerez à vos enfants, comme on vous parlait d’Iron Man ou de Captain America.
Et chez Marvel alors, comment s’organise la résistance? Pas de la plus mauvaise des manières à vrai dire. Après le flottement dû au gros uppercut Image, les équipes de Tom DeFalco ont recentré leurs forces, et proposant des titres de qualité. Toutes les stars sont parties? Rien à foutre, on file carte blanche à Frank Miller sur Daredevil, histoire qu’il nous fixe les origines du justicier aveugle la nuit / avocat le jour une bonne fois pour toutes. Le résultat: « Man Without Fear« , chef d’oeuvre absolu en deux volumes dont les couvertures métallisées rouges me mettent les larmes aux yeux à chaque fois. Héroïsme, émotion, action, mise en scène cinématographique et ambiance unique, L’Homme Sans Peur est sans conteste le comic book de l’année, à prêter les yeux fermés (ahah) à quiconque souhaite découvrir l’univers des super héros.
Et si on se passionne pour les aventures morbides de Dan « Ghost Rider » Ketch (créé par Howard Makie et Javier Saltares) et de sa moto digne de Tonerre Mécanique, c’est qu’on a peu décroché de X-Men depuis que Jim Lee est parti. Alors pour rebooster la série et mettre un coup de balai dans l’ensemble du Marvel Universe, une dream team s’est réunie autour de Scott Lobdell, Fabian Nicieza, Peter David, Andy Kubert et Greg Capullo pour accoucher de « X-Cutioner Song » (Le Chant du Bourreau), plus grand crossover jamais réalisé à ce jour, étalé sur près d’un an à travers X-Men, X-Force et X-Factor, et dont le cliffhanger final a été dévoilé il y a quelques semaines. Tout commence avec l’assassinat en direct du Professeur Xavier, suivi de batailles épiques, de trahisons, de combats sur la lune, et surtout, de révélations inattendues. Des origines de Cable, Stryfe, M.Sinistre et Apocalypse en passant par la création d’alliances et d’équipes inédites, l’arc bouleverse à jamais le monde de Marvel. Et parce que Stan Lee et d’autres responsables de la maison ont entendu que les premiers numéros de Spider-Man et autres 4 Fantastiques valaient une fortune aux enchères, ils décident de réaliser des éditions collectors avec des hologrammes en couverture. Succès commercial certes, maintenant reste à savoir si on pourra les revendre dans quelques années où si on les a tous achetés comme des cons et qu’ils ne sont plus du tout rares en fait. Reste que Le Chant du Bourreau a fait office de rempart solide face aux attaques incessantes d’Image, et a marqué une génération de fans.
Il paraît que dans une guerre, il n’y a que des perdants. Alors oui, les rumeurs courent déjà sur le manque de cohésion et de solidité financière d’Image, sur la probable faillite de Marvel dans les 3 prochaines années s’ils ne redressent pas la barre tout de suite (malgré d’éventuels projets d’adaptation au cinéma dans les cartons). Mais au final, si la guerre que se livrent ces deux éditeurs nous permet d’obtenir des BD de qualité, je vous en prie, ne faites pas encore la paix.
Ah Gen 13 , c’était quand meme sympa au début!!!
Image c’est frais mais à quelques exceptions près (Spawn, et encore) c’est du copié/collé de ce que fait Marvel (la Torche de Gen 13 est quand même abusé).
Alors oui, il y a des trucs pas mal mieux, Gen 13 retrouve l’énergie et l’intérêt qu’X-men a perdu depuis longtemps mais plus d’originalité ne ferait pas de mal, j’ai peur que dans quelques années plus rien ne différencie l’un de l’autre.
Enfin faire des films c’est bien joli mais comment tu veux faire un mec en costume moulant rouge et bleu qui lance des toiles d’araignées au sérieux autrement qu’en dessin ? parce que si c’est pour que ça ressemble aux films/séries des années 80 je dis non merci.
En fait Yellow Kid, Chris Claremont a justement été rappelé en toute urgence par Jim Lee pour assurer les scénarios de plusieurs épisodes de Wildcats. On verra ce que ça donne. Truc de fou, hein !
A partir de là, tout est possible… même, qui sait, allez, pourquoi pas Allan Moore sur Youngblood ? Non là j’avoue, c’est un peu too much.
Bon topo sur l’actu du moment sinon ! T’as juste oublié de parler du business d’avenir du moment : les couvertures dorées et les trading cards. J’ai tout investi là-dedans histoire de me mettre bien. Une valeur sûre, m’a dit le gars d’album.
Rolala j’avais oublié cet épisode !
Perso c’est Image ! (enfin c’était)
J’ai tout les Spawn du 1 au 65 je crois, et tout les cross over et autres hors séries .. Spawn VS Batman, VS witchblade, Spawn Darkness … Terrible, mais stocké je ne sait ou dans un carton !
ça dit à quelqu’un ? haha !
Un pote m’a prété Gen13, les dessins sont sont giga miam, dire que J. Scott Campbell n’a que 20 ans 😮
J’économise pour pouvoir acheter Spawn, un gars à Album m’a dit que Alan Moore, Neil Gaiman et Frank Miller vont écrire des épisodes, mais c’est pas super sûr.