Il y a des séries qui vous prennent et ne vous lâchent plus jamais. Que l’on ait peur de se crasher sur une île déserte chaque fois qu’on prend l’avion, que l’on guette la mise en ligne hebdomadaire d’une quinzaine de pages scannées et approximativement traduites du japonais ou que l’on associe encore les fusées à un damier rouge et blanc, on a tous notre oeuvre culte, dont on ne se lasse pas et dans laquelle on peut se replonger à l’infini, sûr d’y retrouver un intérêt renouvelé à chaque fois. De temps en temps, on a même la chance de tomber sur une série qui s’ajoute à notre liste de chefs-d’oeuvre, aux côtés des « Man Without Fear » de Frank Miller, « Dragon Ball » d’Akira Toriyama ou encore « Blake & Mortimer » d’Edgard P. Jacobs. Et parce que beaucoup d’entre vous ne connaissent pas encore cette bande-dessinée alors qu’elle est sûrement votre future série préférée, voici 5 raisons de penser que « Scott Pilgrim » est l’une des meilleures BD de tous les temps.
5. « Scott Pilgrim », c’est un melange unique de manga et de comic book. Comment vous convaincre de lire cette série, sans vous dévoiler l’intrigue vraiment surprenante (voire déstabilisante par moments)? Juste en disant que Scott Pilgrim reprend le meilleur de chaque courant littéraire: le format de poche, le dessin noir & blanc épuré et les combats de ninjas pour le manga, la profondeur des personnages et la complexité des relations pour la BD européenne, et le rythme, l’humour et l’héroïsme des comics US. Et logiquement, on apprécie d’autant plus lorsqu’on a grandi entouré de bulles issues de tous horizons. Exemple: si par réflexe vous essayez de lire un volume à l’envers (de droite à gauche) comme un manga classique, vous vous retrouvez face à une page du type « Tu es à la fin du livre. Tu peux soit lire dans le sens classique, soit lire chaque case indépendamment et te créer ta propre histoire, mais tu risques de rien comprendre. Alors retourne à la première page connard ». Quand je repense aux mangas infâmes dessinés par des français, et aux versions japonaises et improbables des héros Marvel, je ne peux que saluer une série qui parvient enfin à mélanger le tout de manière aussi drôle, naturelle et subtile.
4. « Scott Pilgrim », c’est le travail de toute une vie. Parce qu’avant le classique absolu qu’est SP, Bryan Lee O’Malley avait déjà réalisé plusieurs mini-séries, toutes nazes et avalées par la terrible indifférence générale. Et je respecte encore plus le fait qu’O’Malley ait choisi de ne n’étaler la série que sur 6 volumes. Certes, c’est très court (comparé à ceux qui tirent jusqu’à la mort sur leur concept) mais tant mieux. Parce qu’on a pas le temps pour les déchets, et que chaque page devient un condensé de génie. Par contre ce qui est un peu plus dérangeant, c’est que l’auteur a tellement la pression qu’il lui faut presque 2 ans pour sortir un tome, l’ultime épisode n’étant toujours pas disponible. Une série de 6 volumes commencée en 2004 et encore inachevée, on a vu mieux en terme de régularité.
3. « Scott Pilgrim », ce sont des dialogues et des titres cultes. « Scott Pilgrim’s Precious Little Life », « Scott Pilgrim vs The World », « Scott Pilgrim and The Infinite Sadness », « Scott Pilgrim Gets It Together », « Scott Pilgrim vs The Universe ». Honnêtement, vous avez pas envie de lire la série rien qu’en voyant les titres de chaque tome? Et je vous parle même pas des citations fabuleuses qui balayent les dialogues de leur fulgurance, telles que « If your life had a face, I would punch it in the balls », « So you two are an item? » ou encore « If evil was a boot, you would fit in ». Tout est prétexte à faire des références aux jeux vidéos et à la pop culture qui a bercé notre enfance, et l’apparente simplicité des punchlines laisse souvent place à une vraie réflexion. Alors un conseil, même si la version française devrait sortir d’ici quelques mois, farcissez vous la VO, quitte à galérer un peu pour saisir toutes les subtilités. Ca en vaut vraiment la peine.
2. « Scott Pilgrim », c’est aussi une adaptation cinématographique prévue pour août 2010. Edgar Wright (Hot Fuzz, Shaun of the Dead) derrière la caméra, Michael Cera (Juno, Superbad) dans le rôle de Scott et Mary Elizabeth Winstead (plein de navets inconnus) dans celui de Ramona, moi je dis que ça peut rapidement devenir une tuerie. Et s’ils parviennent à capturer l’essence de la BD sur grand écran, attendez vous à voir un mélange de Clerks, X-Men et Hélène et les Garçons. Présenté comme ça, ça peut faire peur, mais faites moi confiance.
1. « Scott Pilgrim », c’est la vraie vie. Et aussi celle qu’on aimerait bien avoir. Scott, c’est toi, moi, eux. Il vit au Canada, glande toute la journée, joue dans un groupe de rock (les Sex Bob-Ombs, clin d’oeil aux ennemis explosifs de Mario), partage un studio avec un coloc gay, déprime quand il pense à celle qu’il a aimé et qui est partie, oublie le prénom des gens qu’il rencontre, porte une doudoune « Xavier’s Institute for Gifted Children » et traîne avec les mêmes gens depuis le lycée. Mais dans Scott Pilgrim, la vie, c’est aussi un jeu vidéo. On gagne des points d’expérience quand on trouve un taf, on récupère de l’énergie et on sauvegarde avant d’aller se battre contre l’ex de sa petite amie, on traverse une simple porte pour fuir une situation trop complexe, on arrive à trouver le code pour faire craquer celle qui nous plaît, et on choisit de jouer en mode Hard parce que le mode Easy, il n’y a pas vraiment d’intérêt et peu de succès possibles. Et au final, ça donne un héros qui doute, qui dit et fait beaucoup de conneries, qui a du mal à gérer ses relations, mais qui est capable de couper en deux un robot d’un coup de coude, de faire hurler une foule en délire avec sa basse, et de venir à bout du passé grâce à sa seule volonté. Un héros auquel on s’identifie tous un peu dans le fond. Alors franchement, de vous à moi, vous avez pas envie d’y jeter un oeil maintenant?
MEILLEURE SERIE DE TOUS LES TEMPS
hands down
Quelques mots qui ont suffit à attirer ma curiosité
Le tome 1 m’a emballé moyen enfant jaune !
Mais je veux bien lire la suite !
Effectivement ça donne envie !
Et puis l’adaptation de Edgar Wright avec Cera sur le papier ça fait kiffer donc je vais lire les tomes avant.
moi je suis plus full métal alchemist, mais je vais lire le premier tome quand même voir ce que ça donne….
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