Autant le dire tout de suite: je suis allé voir This Is It pour ne pas me sentir roulé lorsque tout le monde en parle. Je savais très bien que j’allais voir un film avant tout destiné aux fans, qui sous des airs d’hommage sur grand écran, permettait également de compenser un petit peu les pertes liées à l’annulation de la dernière tournée de Michael Jackson. Donc pas de mystère, je ne vais pas encencer ce que les médias considèrent comme l’évènement cinématographique de la rentrée.
Procédons par étape. Niveau réalisation, This Is It ne révolutionne rien car ce n’est pas sa vocation. Les séquences de répétition s’enchaînent sans réelle cohésion, le temps semble long assez rapidement et seuls les fans irréductibles ne verront pas la centaine de minutes défiler. Et les quelques interventions du staff technique de la tournée ne rythment pas le tout, qui souffre cruellement du manque d’images enregistrées. Normal, personne ne pouvant prévoir que ce seraient les derniers instants capturés sur bande du Roi de la Pop.
Le staff technique justement, est l’un des rares points irréprochables du documentaire. Certes, on pourra toujours dire que le plus mauvais des danseurs est trente fois meilleur que Michael, et que la fascination que le chanteur exerce sur son équipe les aveugle au point de saluer le moindre de ses spasmes, trop ébahis qu’ils sont d’être aussi proches de leur idole. Mais la masse de personnes entourant l’artiste est impressionante de professionalisme, de patience lorsqu’il faut décrypter les indications plus que vagues de MJ et de soutien lorsqu’il faut laisser Michael s’évader dans son monde.
Et Dieu sait que le monde de Michael est étrange. Un monde où même les épaulettes pointues Balmain ne dessinent pas de silhouette franche, où Christian Audigier et sa marque Ed Hardy règnent en maître avec leurs chemises de motard hawaien, leurs pantalons brodés en or et leurs kimonos avec des bouledogues qui portent des bandanas. Où les vestes de costume en argent se portent avec des slims orange et les irremplaçables mocassins vernis noirs. Un monde où chaque geste peut devenir un pas de danse, pour un effet le plus souvent raté malheureusement. Michael est en forme, mais l’étincelle qui nous a fait rêver lorsque nous étions jeune a bien disparu. Preuve ultime: vous aurez beau chercher, attendre, espérer, il n’y a pas l’ombre d’un moonwalk dans le film.
Parce que soyons franc: This Is It aurait été le spectacle de trop. Trop kitch, trop ringard, trop physique. Et la tragédie a le triste pouvoir de tout rendre magique. Forcément, chaque parole prend une toute autre ampleur, chaque instant devient mythique. Mais dans le fond, on ne vibre à aucun moment. Les vidéos sont pathétiques (au sens premier du terme), la poursuite avec Humphrey Bogart atteint des sommets dans le ridicule, et les pas se répétent invariablement sur toutes les chansons. Chansons qui au passage prennent une dimension nouvelle dans une salle de cinéma. Michael a quand même de vrais tueries musicales, qui parviennent à vous faire bouger la tête instantanément.
Et c’est de là que vient la plus grosse déception. On nous a vendu un public plein de ferveur, une communion de fans rarement égalée, un grand moment d’émotion. Que nenni. Les ovations sonnent faux, l’audience se sentant presque obligée de souligner chaque écran noir qui achève un tableau. Parce que frustrée de ne pas assister au concert londonien, coupable de ne plus être aussi triste qu’au moment de la disparition de son icône, ou tout simplement pour pouvoir dire que lors de sa séance aussi, les gens applaudissaient.
Parce qu’au final et quoi qu’en disent les fans, le monde a continué de tourner depuis le décès du Roi et on est passé à autre chose. Alors venir voir This Is It, c’est un peu comme retrouver son veil oncle lors d’une réunion de famille. Vous l’aimez sincèrement mais vous avez honte, vous n’osez pas rire franchement de lui et vous faites tout pour vous convaincre qu’il y a 15 ans, il était l’oncle cool qu’on rêvait tous d’avoir. Et c’est cette image là qu’il faut garder de lui.
Assez d’accord. Nos avis se rejoignent. Sauf qu’à Brooklyn, c’était des vrais fans qui avaient vraiment la pêche. Ah oui, et qui connaissaient les paroles aussi (A Paris, j’en doute)…
Ben ouais grave!
L’anglais est une langue pas du tout répandue encore, et on a beau entendre les mêmes morceaux depuis 20 ans (quasi quotidiennement depuis juin 09), on a toujours du mal à retenir les paroles de MJ.
D’ailleurs j’ai jamais compris pourquoi il criait « Belette » dans son morceau…
C’est pas Belette c’est Beat It voyons. Moi y’a que Heal The World que je connais pas coeur parce qu’on l’a appris à l’école, et elle est pas passée. J’étais vener.
Quand je pense qu’avant sa mort plus personne n’écoutait sa musique… Hé la, ablackadabra, on verse du jus.
Je sais plus qui a dit ceci mais je trouve cela pertinent:
« La mort de MJ c’est la mort de notre enfance ».
Symboliquement parlant bien sur. Y’aura toujours des gars comme moi pour mordre les femelles… 🙂
En ce samedi soir maussade, je me suis payé un pop corn, une ligueur fontaine et des glossettes aux peanuts 14.95…envoye, au diable la dépense je me fais plaisir en solitaire ce soir…
Question de laisser les émotions monter sans que personne entre dans ma bulle… je veux savourer, m’imprégner et être la seule juge de ce que je vois et j’entend…Hummmmmm !!!!
Quel délice pour touts les sens ce documentaire… une autre facette de l’envers du décord. La préparation, la perfection à atteindre, mais surtout le soucis et le respect des gens qui entoure Mickael Jackson.
Le film nous fais voir le professionnalisme, le soucis du moindre détail. Bien que ces danseurs(euses), musicien, metteur en scène soient excellents, Mickael as une coche au dessus de tous.
N’étant pas une fan fini de Mickael, pendant la projection du film, je me suis surprise à taper du pied, une larme a coulé.
A la fin de la projection les gens dans la salle se sont mis à aplaudir comme un aterrisage réussis par le pilote d’avion…. Un voyage de 111 minutes, 20% de commentaire, 80% de musique, un spectacle qui en met plein la vue et l’imaginaire…. oui j’imagine que si ce projet avait été présenté devant publique Ouuuffff!!!
Difficile à croire qu’il n’était pas au meilleur de sa forme….
A voir absolument…Une Ma Tante de 52 ans
@TravelinGirl: ok, tu fais donc partie de ces gens qui sont partis avant la fin du générique final
@BuffaloSoldier: j’ai pas compris complètement ta dernière expression, mais j’aime beaucoup 😀
the Yellow kid,
THIS IS IT
Merci pour l’écriture, les précisions sonnent juste. Je n’aurai pas était en mesure de produire une critique
de cette qualité et agréable à lire, en toute sincérité.
Je prends conscience après lecture du post que je dois être fan. Il y a mon sens quelques questions non sur le fond mais sur la forme qui renvoient au moteur qui écrase littéralement toute critiques.
1-Point artistique
MJ avait-il une réelle possibilité de sortir du mite MJ durant sa carrière?
MJ avait-il une réelle volonté de sortir du mite MJ ?
MJ a-t il laisser imaginer un nouveau MJ ?
Oui, MJ n’était plus dans les tendances, justement décalé, kitch, malgré cela une sorte d’être visuel dansant non identifié sur une tonalité tout aussi décalée.
« Hors du temps », telle est l’interprétation d’une grande majorité du public. Cela représente un des points immuables
de l’œuvre artistique.
Bon grès au malgré mais marquant, le moindre mouvement
artistique est suivi d’une courbe d’indicateurs a faire pâlir les pros des chiffres les plus affûtés. Dans l’aire qui est la
notre c’est une véritable performance, tel est le moteur…
2- Point Affaire
A préciser, autodidacte, MJ était respectable
par ces diverses action financières, temps sur le plan de la communication que de rentabilité. Poids considérable !! Là aussi les businessmans préparent bien les dossiers avant une rencontre avec l’intéresser car au delà c’est la carte de visite qui prends un effet immédiat dans ces circonstances.
Pour toutes les actions on peu dire qu’il était probablement bien entouré mais l’arbitrage était au final sa seule décision.
3- Opinion
Au final variable, invariable, l’opinion est changeante. Les nombreuses divergences démontrent un intérêt certain de toutes personnes jusqu’aux parties les plus éloignés des pays développés.
Si l’on prend la définition de l’Artiste, pour chaque angle de vue Michael Jackson se situe au point culminant à partir du moment ou il a était autonome.
Amicalement, Christophe
Merci d’avoir pris le temps de me lire !
Quelle belle écriture, quelle belles phrases, que de belles critiques…
De toutes les façons possibles de parler de ce film, il y a quelque chose d’inéluctable c’est que Michael Jackson n’a pas pu donner son avis. Donc ce n’est pas à la hauteur de ce qu’aurait souhaité le personnage principal du film. Et oui, il ont voulu se faire du fric sur lui, et oui ils ont voulu aller au bout du projet « This is it » : et sans Mike ça ne peux pas le faire. D’où (à mon avis) ce goût amer que l’on ressent dans la salle de ciné. Heureusement que sa musique est éternelle, elle. Lui il est mort. Plus là. Dans la mémoire collective et dans le cœur de ceux qui l’ont aimé. POINT
Merci pour cette excellente review. Je ne l’ai pas vu et je n’en suis pas déçue. J’ai un peu de mal avec toute cette « opportuniste » effervescence. J »attendrai la diffusion sur canal
Un pote a moi a écrit un très bon article sur le sujet:
http://prepacine.over-blog.com/article-this-is-it-la-derniere-danse-de-mike-38375172.html
Préférant garder une bonne image de Tonton Mike, je préfère ne pas aller voir le film & juste écouter l’avis des autres! 🙂
c’est super bien écrit, sauf la fin sur l’oncle. En plus, je ne trouve pas ça pertinent. et on sent que tu as un problème avec ton oncle. et aussi les quasi-insultes pour ceux qui apprécient Jackson, c’est plutôt bas de gamme.
Pour les prises de positions, je ne suis pas d’accord avec toi. On se demande d’ailleurs si tu avais envie de voir ce film. Tu voulais juste ne pas « te faire rouler » par les commentaires des autres… mouai…
Sinon concernant la réalisation, perso, il y a des trucs que j’ai bien aimé notamment la première apparition de Jackson, sensation garantie. Et en général, j’ai bien aimé le côté artisanal de la réalisation, sans effet à la MTV. Sachant que sur le papier, ça aurait pu être sacrément pourri, ce montage d’images de making of.
Concernant le niveau de danse de Jackson, il faut juste avoir l’esprit qu’il a 50 balais, moi je veux bien qu’on me montre de quoi sont capables les danseurs de 50 balais, 30 fois plus forts que lui…
C’est bizarre, je trouve que tu as beaucoup plus descendu Michael et Ortega que moi dans ton post, mais ça doit être une question de point de vue.
Habituellement, je ne laisse pas de lien vers d’autre blog dans les comments, mais j’ai laissé le tien parce qu’il avait des infos intéressantes sur l’état de santé de MJ, et qu’il apportait un oeil moins condescendant que la moyenne. Et comme yacine_dit que t’es son pote, je me suis dit que j’allais te filer un coup de main et te permettre d’exposer ton avis devant du monde.
Mon oncle va bien, il te remercie, et au passage je lui fais un bisou sur son bob Ricard. D’ailleurs à l’occasion je te le présenterai, tu verras ce que c’est un vrai danseur de 50 balais qui met de l’ambiance dans les mariages sur « Beat It » après trois coupes de champagne.
Et en ce qui concerne les chutes (mauvaises ou pas), je propose qu’on mette une chute finale à ce débat maintenant, histoire de ne pas mettre notre pote commun plus dans l’embarras qu’il ne doit l’être déjà! 🙂
Pas de problème si tu veux supprimer le lien. Le débat est plus important mais d’accord pour y mettre un terme.
Love. comme dirait MJ… et aussi les beatles.