J’ai remarqué que les avant-premières avaient souvent lieu le lundi (rappelez vous celle de Notorious), et jusqu’à présent je ne trouve pas d’explication logique (pour décuver l’alcool du weekend peut être?). Toujours est il que nous sommes lundi soir, qu’il pleut en plein mois de juin et qu’une file de gens bizarres attend patiemment pour entrer dans le cinéma Publicis, sur les Champs Elysées. A l’entrée, de jeunes garçons offrent des roses et des tournesols jaunes, tous engoncés dans leur T-Shirt rose taille XS. Le ton est donné tout de suite: ce soir, c’est Brüno qui régale.
Dernière réalisation en date du comique Sacha Baron Cohen, à qui l’on doit Ali G et Borat, le film raconte les aventures de Brüno, jeune autrichien gay de 19 ans (enfin, c’est ce qu’il prétend) qui présente une émission Tv sur la mode et rêve de devenir une star internationale, la plus connue depuis Hitler. Mélangeant des séquences scénarisées jouées par des acteurs à de véritables caméras cachées, le film est encore une fois une plongée de coeur de l’Amérique profonde (sans jeu de mot). Une Amérique raciste, homophobe et über conservatrice où Brüno lui même semble ne pas croire ce qui lui arrive, tant les séquences cultes s’enchaînent non stop.
Alors comment vous donner envie de voir le film sans le spoiler? Je dirai juste que certaines scènes sont tout simplement extraordinaires, que la connerie des cainris peut atteindre des sommets inimaginables et que Cohen a une répartie et un sens de l’impro tellement abusés qu’on a du mal à assimiler le fait que les situations sont réelles. Avec une mention spéciale pour la cage d’Ultimate Fighting, la séquence où la bite de Brüno fait l’hélicoptère pendant que son gland crie son nom, le coup de pression phénoménal au Moyen Orient, le karatéka fan de Chuck Norris et l’ambiance glauquissime de la soirée échangiste. Fabuleux.
Et c’est là que Sacha Baron Cohen réussit son pari: les blagues sont atroces, les réponses des gens inimaginables et l’atmosphère générale über gay et trash, mais on se laisse prendre (toujours pas de jeu de mot) par le film et on se retient de rire par peur de rater une nouvelle punchline atomique. Ali G était une tuerie, Borat était un peu décevant (« It’s so 2006″), mais Brüno fait mouche parce que plus abouti et plus proche de l’esprit originel de l’émission Da Ali G Show, qui a vu naître les trois personnages.
Au final, même si on peut être déçu de voir qu’il n’y a pas de scène cachée à la fin du générique, de constater que Cohen est passé faire un happening à l’extérieur avant de disparaître (pas l’ombre d’une fesse poilue sur le nez d’un spectateur) et regretter que les interviews lors des défilés de mode soient quasi inexistantes (la faute de la fameuse tenue en velcro au défilé Aghata Ruiz De La Prada), Brüno est une démonstration de provocation intelligente qui laissera les coincés du cul (mais arrêtez avec vos jeux de mot enfin) aux portes du premier degré, et qui fera passer un moment über marrant aux autres. Et je défie quiconque de ne pas reconnaître que les cainris sont vraiment trop forts après avoir vu la scène finale. Fantastich.
Me dit pas que toi, maxi hater jamais satisfait, tu as un peu kiffé? Damn… Je suis sous le choc.
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